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Mont-Saint-Michel : bataille pour un parking

Aujourd'hui, si vous venez en voiture, vous vous garez au pied des remparts, dans la baie du Mont-Saint-Michel. Or, cette zone va être rendue à la mer. Un nouveau parking a donc été construit, plus loin, à deux kilomètres, sur le continent. A partir d'avril, il faudra prendre un bus pour accéder au site.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

A priori, c'est une bonne nouvelle. Chaque année, le site accueille deux millions et demi de touristes. Il a plus d'un millénaire. Il est magnifique. Il faut donc le protéger. Le trajet en bus ne durera que six minutes. Pourtant, cette nouvelle implantation fait beaucoup de vagues autour du Mont-Saint-Michel.

Dans M , le magazine du Monde , Frédéric Potet raconte les coulisses de cette bataille. Ce qui divise les habitants, ce n'est pas le parking, c'est le point de départ des navettes. Pour y arriver, les visiteurs devront marcher au moins 900 mètres jusqu'au nord de la zone. Et ils passeront devant deux hôtels qui appartiennent au maire du Mont-Saint-Michel, Eric Vannier. Cet élu possède 25 affaires, dont la fameuse auberge de La Mère Poulard qui est connue dans le monde entier. Autour du nouveau parking, sur le continent, il a un concurrent, Jean-Yves Vétélé, le patron de la Sodétour, qui possède aussi plusieurs établissements. Dans le magazine du Monde , Frédéric Potet explique que tout se joue entre ces deux là : La Mère Poulard détient le nord de la zone, la Sodétour contrôle le sud.

"On a choisi le nord parce que c'était le moins cher".

Jean-Yves Vétélé reproche à Eric Vannier, qui est à la fois commerçant et maire, d'avoir fait un travail de lobbying pour que les navettes démarrent à côté de ses hôtels. Le patron de la Sodétour affirme que son groupe à lui, la Sodétour, va y perdre de l'argent. Il a déposé deux recours devant la justice administrative.

Le Syndicat mixte de la baie du Mont-Saint-Michel défend le point de départ qui a été choisi : "On a choisi le nord parce que c'était le moins cher" , dit-il. Un départ au sud de la zone aurait coûté au contribuable quatre millions et demi de plus. Mais le syndicat ne ferme pas la porte. Il a commandé une nouvelle étude pour évaluer les avantages et les inconvénients de ce trajet.

Une chose est sûre : pour se garer, il faudra payer plus cher qu'aujourd'hui : 8 euros 50 au lieu de 6 euros. Sous l'oeil de l'archange doré, resplendissant, tout en haut du Mont-Saint-Michel.

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