Mokhtar Belmokhtar, maître du djihad au Sahel
Mokhtar Belmokhtar a plusieurs surnoms : "Le borgne", parce qu'il a perdu un oeil, sans doute quand il combattait en Afghanistan ; "Mister Marlboro", parce qu'il est un grand trafiquant de cigarettes et pas seulement. Il est aussi surnommé "L'insaisissable", car depuis les militaires algériens essaient de le capturer. En vain.
Mokhtar Belmokhtar est un combattant professionnel et depuis longtemps : il a seulement 19 ans, quand il quitte l'Algérie pour aller se former en Afghanistan. Quand il revient dans son pays, il plonge aussitôt dans la guerre civile. Nous sommes en 1992. Le groupe islamique armé affronte le pouvoir. Belmokhtar a les armes à la main. Il est là, encore, quand le GSPC se met en place - le groupement salafiste pour la prédication et le combat. Chaque année, le jeune djihadiste s'impose un peu plus, avec sa barbe noire, sa kalachnikov et sa réputation de cruauté. Il prend la tête d'un bataillon d'Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Son territoire, c'est le Sahel, au sud de l'Algérie, au nord du Mali. Il tisse des liens avec les touaregs. Il aurait même épousé des femmes touaregs pour renforcer son autorité dans la région. Et surtout il fait du trafic : les cigarettes, la drogue, les diamants, les armes. Mokhtar Belmokhtar n'est pas seulement un terroriste. Il est aussi un homme d'affaires.
En 2003, 32 touristes européens sont enlevés. L'islamiste est soupçonné. En 2007, dix gardes frontières algériens sont assassinés. Cette fois, Belmokhtar est condamné à perpétuité, mais condamné par contumace, puisque personne ne réussit à l'arrêter.
En quelques années, il est devenu un des maîtres du djihad au Sahel. Il se sent pousser des ailes. Il a du mal à travailler avec Abu Zeid, l'autre figure du terrorisme dans la région. Il y a quelques semaines, il prend donc son indépendance par rapport à Aqmi. Belmokhtar crée son propre groupe. Son nom résume son objectif : "les signataires par le sang".
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