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Mobilisation après la condamnation à un an de prison du réalisateur de "Piège de Cristal"

Le réalisateur américain John McTiernan a écopé d'un an de prison et de 100.000 dollars d'amende pour avoir menti au FBI dans une affaire d'écoutes illégales. Blacklisté par Hollywood, il n'a pas tourné de film depuis 10 ans. Il est au chômage forcé, ruiné, lessivé.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Une pétition de
soutien circule sur Facebook, initiée par Arnaud Bordas, du Figaro Magazine , et qui a recueilli plus de 3.000 abonnés en
quelques jours. Des "amis" comme le comédien Samuel L.Jackson, le
metteur en scène Jan Kounen, des producteurs, et beaucoup de journalistes
français. Ce que disent ces signataires de la pétition intitulée "Free john
mctiernan"
, c'est que le réalisateur est un bouc émissaire et que la
justice américaine veut le faire payer pour tout Hollywood.

Un détéctive privé au centre de l'affaire

Dans les faits, John McTiernan a été condamné en 2010 à un an de
prison p
our avoir menti au FBI, dans une affaire
d'écoutes téléphoniques. Ce dossier impliquait des dizaines d'autres
personnalités, toutes liées à un homme, surnommé "Le détective des
stars", ou "Le pélican". Il s'appelle Anthony Pellicano, et lui
purge en ce moment une peine de 15 ans de prison.

Quand les policiers ont arrêté le détective,
ils ont découvert dans son bureau, sa "war room" comme il l'appelait,
11 ordinateurs, 23 disques durs, 92 cd-roms remplis de données illégales,
récoltées en espionnant les lignes téléphoniques de centaines de
"people", parfois pour des affaires privées, divorces, gardes d'enfants,
la routine hollywoodienne, mais aussi
pour des histoires de contrats, de contrôle sur des films.

Blacklisté par Hollywood depuis dix ans

C'est là qu'apparaît JohnMcTiernan. Il a d'abord nié avoir eu recours aux
services du détective,  avant d'avouer
finalement. Il a effectivement engagé Pellicano pour mettre sur écoute le
producteur d'un de ses films, c'était le remake de Rollerball, en 2002. Le
réalisateur craignait, dit-il, de perdre le contrôle de son œuvre. C'est donc
pour avoir menti au FBI que McTiernan a été condamné par la justice en 2008,
mais par Hollywood depuis dix ans, blacklisté, comme le soulignent, ceux qui le
soutiennent aujourd'hui.

"McTiernan n'est pas le diable ",
dit par exemple Jean-François Raugé, directeur de la programmation de la
cinémathèque à Paris, tout en refusant d'intervenir dans une affaire judiciaire
en cours. Jean-François Raugé est prêt à organiser une rétrospective McTiernan,
"cinéaste et artiste important", dit-il

Pendant ce temps, le réalisateur, lui,
attend, chez lui, dans le Wyoming, un éventuel revirement de la justice
américaine. Pour l'instant rien de tel en vue. Quels que soient ses soutiens
sur Facebook, John McTiernan a jusqu'au 3 avril pour se présenter à la police,
et purger sa peine.

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