Cet article date de plus d'onze ans.

Massacre en Amazonie

On les appelle les "garimpeiros". Ces mineurs clandestins brésiliens opèrent en Amazonie. Ils cherchent de l'or, partout, et à tout prix. Le 27 juin, une bande a tué deux militaires français en Guyane. Mais d'autres crimes ont été commis au cours de l'été. Au Venezuela, près de quatre-vingts indiens auraient été assassinés. Ce matin, dans le journal Le Temps, Vincent Taillefumier raconte comment le massacre a été découvert.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Nous sommes le 5 juillet, dans le sud du Venezuela, près de la frontière avec le Bresil. C'est le territoire des indiens Yanomami. Ce jour là, trois chasseurs sortent de la forêt. Ils rendent visite à une tribu voisine. Au seuil du village, ils découvrent une scène effarante : des dizaines de corps calcinés ; le shapono, la maison commune du village, est également en cendres. Plus loin, quelques rescapés s'avancent vers eux. Ils leur racontent qu'un hélicoptère a survolé le hameau. Puis ils ont entendu des tirs, des explosions. Tout a brûlé. La tribu a été massacrée.

Pourtant, les Yanomami étaient sur leur garde. Quelques jours plus tôt, des hommes venus du Brésil avaient tenté d'enlever et de violer plusieurs femmes. La tribu avait réussi à les libérer.

Les trois chasseurs écoutent ce récit et reprennent leur route. Ils ont une mission : porter la nouvelle à l'extérieur. Il marchent dix jours pour atteindre la ville la plus proche. Ils parviennent enfin à prévenir les autorités. Une enquête est lancée. Mais l'Etat vénézuelien semble dépassé : aujourd'hui encore, personne ne sait exactement combien d'indiens ont été tués au début du mois de juillet.

Ca fait longtemps, maintenant, que les orpailleurs persécutent les indiens. Dès les années 1980, des milliers de chercheurs d'or déferlent chez les Yanomami. Dans le journal Le Temps, Vincent Taillefumier raconte que parfois, les relations sont bonnes. Certains indiens travaillent avec les mineurs. Mais la prospection fait des ravages. Les orpailleurs ont apporté des maladies que les indiens ne connaissaient pas. Ils ont pillé le territoire, souillé l'environnement en utilisant du mercure. L'eau des rivières est polluée. Les meurtres sont courants. Les "garimpeiros", les mineurs, sont de plus en plus sûrs d'eux. En Amazonie, ils se sentent chez eux.

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