Magnus Carlsen, 21 ans, roi des échecs
Magnus Carlsen a seulement 21 ans, et ce mois-ci, il fête ses deux ans à la tête d'un royaume. Le monde des échecs lui appartient.
Dans le Point, Claude Askolovitch fait le portrait de ce Norvégien qui vit pour dominer son territoire : 64 cases, et des combinaisons infinies.
De loin, Magnus Carlsen ressemble à n'importe quel champion international. Comme un joueur de tennis, il va de tournoi en tournoi. Ses vêtements sont aux couleurs de ses sponsors. Il gagne très bien sa vie : un million d'euros par an. Il commence à avoir l'habitude : il est grand maître depuis l'âge de 13 ans. Pour se détendre, il traîne sur internet, sur facebook. Il s'abrutit devant des jeux vidéos. Pour la vie quotidienne, il ne s'embarrasse pas. Il habite chez ses parents, dans la banlieue d'Oslo. Sa soeur, Ingrid, a 17 ans. Il la paie pour qu'elle nettoie derrière lui et pour qu'elle range ses affaires. Magnus Carlsen paraît égoïste.
De près, le Norvégien est beaucoup plus intéressant. Dans le Point, Claude Askolovitch décrit un jeune homme possédé, qui a les échecs dans la tête. Ce n'est pas une image. Magnus Carlsen a des bouffées d'échecs, ce qu'il appelle "des pops-ups". Dans son cerveau, les pièces forment des mouvements, même quand il n'est pas en train de jouer. Il suit un fil qu'il est le seul à voir : "J'aime qu'une partie soit harmonieuse, dit-il. Les pièces doivent être à la bonne place. Ce n'est pas facile à expliquer, mais j'ai besoin qu'elles soient là où elles doivent se trouver".
Tant pis si les autres ne comprennent pas. Deux fois, le Norvégien a repoussé l'aide de Gary Kasparov, la star mondiale des échecs. Une première fois, quand il avait 14 ans : Kasparov était prêt à l'entrainer, mais il fallait faire des exercices. Magnus Carlsen n'en avait pas envie. Il a fermé la porte au Russe. Plus tard, à 19 ans, il est revenu vers Kasparov. Les deux joueurs ont travaillé ensemble. Puis à nouveau, Carlsen l'a rejeté. Il refuse la pression de l'extérieur.
Parfois, on lui propose d'affronter un ordinateur, comme Kasparov et d'autres l'ont fait. L'homme contre la machines ; ces parties passionnent les médias. Magnus Carlsen n'en veut pas. Dans le Point, il avance une raison esthétique : "Les ordinateurs font des coups stupides. Ils produisent des parties ennuyeuses ". Pour le Norvégien, le jeu doit être beau. Et garder son mystère.
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