Le combat d'une mère pour récupérer sa fille
Cette histoire, c'est d'abord un conte de fées. Un vrai conte, avec un prince et une jeune femme qui rêve de devenir princesse. Nous sommes en 1997, à Londres. Candice Cohen-Ahnine est française ; elle a 20 ans. Dans une boite à la mode, elle fait la connaissance de Sattam al-Saoud, un grand jeune homme élégant, membre de la famille royale saoudienne. Il lui offre du champagne, il lui dit qu'elle est la plus belle. Candice tombe amoureuse.
Cette semaine, le Nouvel Observateur et Paris Match racontent leur idylle : une vie de luxe entre Paris, Londres et Beyrouth. Parfois, le couple se dispute, il se déchire même, mais il se réconcilie. A chaque fois, c'est le même scénario.
En 2001, Candice tombe enceinte. Elle met au monde une petite Aya. Le jour de l'accouchement, Sattam est à Londres, en train de faire la fête. A son retour, il reconnaît l'enfant, mais il repart aussitôt. Il s'éloigne. Chaque mois, il envoie de l'argent.
Puis en 2006, il prend une décision importante : il va épouser une de ses cousines, une femme de son rang, et il exige de récupérer son enfant. Candice refuse mais finalement, en 2008, elle accepte d'emmener la petite Aya en Arabie saoudite, pour un court séjour. Elle le regrette aussitôt, car pendant trois semaines, elle est séquestrée : "je n'avais pas d'eau potable, on me donnait de la nourriture avariée". Candice parvient à s'enfuir, elle se réfugie à l'ambassade de France. Mais la famille royale la menace. La mère n'a plus le choix : elle doit quitter le pays, en laissant sa fille derrière elle.
A son retour en France, la jeune femme essaie de faire connaître son histoire qui rappelle un livre et un film : "Jamais sans ma fille". D'ailleurs, elle écrit à son tour un récit : "Rendez moi ma fille" (éditions de l'Archipel).
Le tribunal de grande instance de Paris vient de lui accorder "l'autorité parentale exclusive". Mais comment faire appliquer cette décision ? L'affaire embarrasse les autorités françaises. Pour le Nouvel Observateur, Sophie des Déserts a réussi à joindre Sattam al-Saoud. A Riyad, le prince est serein : "La vie de mon enfant est ici, dit-il. Je vous rappelle que ma fille est une descendante de la famille royale saoudienne".
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