Cet article date de plus de douze ans.

Jouets pour enfants : "Le rose, ça pue" ?

En Angleterre, un mouvement combat les jouets réservées aux filles.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
  (©)

Vous connaissez Lego ? Les petites briques de couleurs, les petits personnages en plastique ?
Lego vient de lancer une nouvelle gamme réservée aux filles, où le rose envahit tout : les vêtements, les chaussures, les maisons, les accessoires. Sur le site du fabricant, vous faites la connaissance de nouveaux personnages, par exemple, Mia, qui "adore les animaux, défendre l'environnement et faire du sport avec ses amies " ou encore Stephanie qui "aime organiser des fêtes et faire des gâteaux ". Que les choses soient claires : les filles ont des activités de filles.

Cette nouvelle gamme de Lego, c'est un combat pour le mouvement "Pink stinks ", "Le rose, ça pue ".
Dans le journal Le Temps, Julie Zaugg présente Emma et Abi Moore, les deux soeurs qui ont fondé "Pink stinks " en 2008.
Ces deux mères de famille sont consternées quand elles voient les jouets proposés à leurs enfants : pour les garçons, des dinosaures, des jouets de construction et des petites voitures ; pour les filles, des kits pour apprendre à faire le ménage, et des chaussures de princesse. Emma Moore donne l'exemple d'un globe terrestre vendu aux enfants : "*Celui qui a un petit garçon sur l'emballage est normal : la mer est bleu et la terre est brune. Celui pour les fillettes est entièrement rose, avec des sirènes dans les océans".

  • Ces catégories filles/garçons existent depuis longtemps mais la différence s'accentue. D'après Emma, "les parents sont désormais obsédés par l'idée qu'on puisse se méprendre sur le sexe de leur enfant". Les fabricants y trouvent aussi leur intérêt : en développant des gammes séparées, ils peuvent vendre de nouveaux produits.

Mais le mouvement "Pink stinks " lance des campagnes pour dénoncer ces jouets. Il est actif dans les médias, sur les réseaux sociaux, et il est efficace. Par exemple, une chaine de grandes surfaces anglaise a modifié son catalogue : toutes les fillettes ne sont plus déguisées en princesses. On trouve même des petits garçons jouant à la cuisine.

Dans les colonnes du Temps, la fondatrice du mouvement, Emma Moore raconte qu'elle veut maintenant s'attaquer au maquillage vendu aux petites filles, et aux soutiens-gorge rembourrés proposés dès l'âge de sept ans. Le gouvernement britannique prend la situation au sérieux. Il demande aux grandes surfaces de changer leurs habitudes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.