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Deux étudiants africains inventent un savon contre le paludisme

Moctar Dembélé et Gérard Niyondiko viennent d'être récompensés pour leur invention. A Ouagadougou, ces deux étudiants ingénieurs ont mis au point "Faso Soap". Ce savon tout simple pourrait révolutionner la lutte contre le paludisme.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce savon semble banal. Il contient de la citronnelle, du karité et d'autres ingrédients qui sont tenus secrets. Pourtant, il protège contre le paludisme. Il permet de repousser le plasmodium, le parasite qui provoque la maladie et qui est transporté par les moustiques.

L'enjeu est immense. Chaque année, dans le monde, un million de personnes meurent à cause du paludisme. En Afrique, c'est un désastre: sur ce continent, la maladie tue encore un enfant chaque minute. 

Voilà pourquoi la découverte qui vient d'être annoncée est pleine de promesses. Sur le site Youphil, Lara Charmeil raconte l'histoire de ces deux jeunes inventeurs. Moctar Dembélé est burkinabé. Gérard Niyondiko est burundais. Tous les deux sont étudiants à Ouagadougou, à l'institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement. Ils ont cherché une solution simple et efficace pour empêcher la contamination, et ils ont donc mis au point ce savon. On peut l'utiliser pour se laver ; on peut aussi le mettre dans la lessive. Les premiers tests sont encourageants. 

Moctar Dembélé et Gérard Niyondiko défendent leur projet. Ils l'ont présenté à un concours, le Global Social Venture Competition. Ce concours est né à l'université de Berkeley, en Californie. Il récompense des projets innovants. En général, les gagnants sont des étudiants d'Amérique du nord. Mais cette année, pour la première fois, le prix a été attribué à des Africains. Moctar Dembélé et Gérard Niyondiko ont même reçu deux récompenses : le premier prix, qui est doté de 25 000 dollars (19 000 euros), et le prix du public, qui est de 1 500 dollars. Sur le site Youphil, Lara Charmeil explique que les deux étudiants vont aussi recevoir des conseils pratiques, sur le plan économique, pour développer leur affaire.

C'est important parce que si tout va bien, quand les deux inventeurs auront fini leur master, ils monteront directement leur entreprise. Ils veulent s'appuyer sur des laboratoires proches de leur école. Ils pensent déjà à la commercialisation. Leur savon serait vendu au même prix qu'un autre, environ 46 centimes d'euros. Moctar Dembélé et Gérard Niyondiko veulent aussi travailler avec les organisations non gouvernementales qui luttent contre le paludisme. 
Avant d'y arriver, il faut encore réaliser des tests. L'argent du concours va d'ailleurs permettre une étude sur les effets secondaires éventuels. Sur le site Youphil, Lara Charmeil rappelle que le savon n'a pas fait toutes ses preuves. Rien n'est joué. Mais l'espoir est là. Vu l'ampleur de la maladie, cette invention pourrait être une révolution. 

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