"Bild" fête ses soixante ans
A l'époque, l'éditeur Axel Springer découvre les tabloïds anglais. Et aussi la télévision qui devient rapidement son modèle. Bild sera la "réponse imprimée" au petit écran. Sur le site d'Arte, Mathilde Bournique rappelle l'ambition de Bild, dès le début : devenir "l'avocat du peuple", celui qui prend la défense des "citoyens" et des "contribuables" contre les politiques. La politique, d'ailleurs, il s'en mêle souvent. Il est conservateur. Il est tellement lu qu'il peut faire et défaire les carrières. L'ancien chancelier, Gerhard Schröder, aurait même déclaré un jour : "Pour gouverner, on n'a besoin que de Bild et de la télé". Il y a quelques mois, quand le président allemand Christian Wulff est soupçonné de corruption, le quotidien le villipende. Wulff doit démissionner.
Bild, c'est aussi des photos. Jusqu'à cette année, chaque matin, à la une du quotidien, on trouvait une playmate, une femme presque nue. C'était comme ça depuis 1984. Depuis le mois de mars, la playmate a disparu. Bild fait peau neuve. Dans Libération, Nathalie Versieux explique que le journal essaie de se "normaliser". Par exemple, il propose de plus en plus d'investigation.
Mais dans le fond, il reste le même. Adoré par ses lecteurs. Critiqué par de nombreux intellectuels qui le trouvent démagogue. Dans le passé, les écrivains Günter Grass et Heinrich Böll se sont battus contre cette presse à scandale. Le journaliste Günter Wallraff l'a même infiltré pour dénoncer ses méthodes.
Bild est encore là. Aujourd'hui, l'Euro 2012 est à la une du site. La demi-finale jeudi entre l'Allemagne et l'Italie. Au nom de ses lecteurs, Bild défie les Italiens : "on vous attend".
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