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L'expérience Vendée Globe : Semaine 7

Seize micros embarqués à bord de "LinkedOut", le bateau de Thomas Ruyant. Une installation de l'artiste Molécule qui offre une première mondiale : raconter le tour du monde à voile par l'audio. À vivre tous les jours de la course sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Vue du bateau de Thomas Ruyant. (THOMAS RUYANT / LINKEDOUT)

Latitude 51°6' Sud dans le cœur du Pacifique Sud. La température de l’air est de 9 degrés, autant dans l’eau, et la mer forme des creux de quatre mètres.

Cette septième semaine de course écoulée aura été éprouvante. L’anticyclone, désormais derrière, aura laissé des traces dans les têtes, rappelant au passage que le Vendée Globe est une course qui exige un mental de fer. Thomas Ruyant n’en est pas dépourvu, avec en prime des nerfs d’acier. L’homme doit parfois se situer aux confins de la machine pour résister. Le marin, alors qu’il était en tête, a dû monter au mât, sectionner ensuite son foil bâbord et vider son bateau de milliers de litres d’eau qui s’étaient engouffrés par une trappe avant ouverte par la force des vagues, pour enfin descendre jusqu’à la dixième place ce week-end.

Englué dans l’anticyclone, Thomas a adopté une stratégie risquée : cap plein nord pour attraper une dépression qu’il a fini par trouver, alors que le découragement et le doute pointaient. Sans mental et sans nerfs, on n’obtient rien dans une telle course au large et en solitaire. Parfois, il faut savoir ne pas trop regarder le top 10 de la course pour se concentrer sur l’objectif personnel.

Et à vrai dire, au classement de neuf heures lundi 28 décembre, Thomas a vu juste et a retrouvé sa position sur le podium depuis dimanche. Les écarts se stabilisent. Le leader Yannick Bestaven ne s’est pas envolé, et le groupe de poursuivants derrière LinkedOut emmené par Damien Seguin est tout proche.

Et maintenant, c’est le déluge qui est annoncé. Sur la route du Cap Horn, des averses torrentielles, de la pluie, de la grêle, de la neige. Les dépressions se régénèrent d’un air frais et les températures vont chuter à l’approche de la banquise antarctique. Les derniers jours de l’année entre le point Nemo et le Cap Horn seront toniques, et le mot est faible.

Au départ de ce Vendée Globe, six femmes se sont élancées. On a beaucoup évoqué Samantha Davis, contrainte à l’abandon alors qu’elle était dans le top 10 et repartie en mer après avoir réparé au Cap. Impossible de laisser en rade Initiatives Cœur. On a aussi parlé de l’incroyable course de Clarisse Cremer, en difficulté dans les premiers jours de course et qui s’est parfaitement reprise. Il est à signaler aujourd’hui la très belle cinquième place d’Isabelle Joschke, qui, discrètement mais sûrement, anime aux cotés de Damien Seguin et Jean Le Cam le groupe de poursuivants. La navigatrice franco-allemande fait un sans-faute. Et il est à parier que dans les 48 heures, les écarts vont encore se resserrer, ce qui promet un suspense inouï pour les positions au passage du Cap Horn.

Et pour Linkedut, être encore à l’avant avec l’ambition de la victoire finale en dépit de tous les handicaps survenus, illustre la volonté de la Team Ruyant de faire de ce Vendée Globe une course au changement.

L’Expérience Vendée Globe

Voix et Son : Molécule

Mixage : Etienne Colin @radio France

Rédaction en Chef : Eric Valmir

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