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Nguyen Ngoc Manh, le livreur de 31 ans qui a sauvé un bébé d’une chute mortelle et qui refuse qu’on le qualifie de héros

L’exploit s’est déroulé à Hanoï, au Vietnam, la semaine dernière. Le livreur de 31 ans a réussi à réceptionner une petite fille de deux ans tombée d’un balcon au 12e étage d’un immeuble. Un sauvetage qui lui vaut depuis cinq jours le statut de héros et des dizaines de milliers de sollicitations.

Article rédigé par franceinfo - Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le bébé sauvé après une chute de 12 mètres par un livreur de 31 ans, Nguyen Ngoc Manh, à Hanoï (Vietnam). (CAPTURE D'ECRAN TWITTER)

Il est présenté comme un "héros", voire un "super-héros" dans son pays, mais aussi dans le monde entier puisque de très nombreux médias ont rapporté son exploit, du New York Post à l’Indian Express, en passant par Le Progrès de Lyon. Ça s’est passé à Hanoï, la capitale du Vietnam. Nguyen Ngoc Manh, livreur de 31 ans, était garé au pied d’une tour d’habitation, attendant dans son camion qu’un client vienne chercher ses paquets lorsqu’il a entendu un cri. Des pleurs d’enfant.

"Au début, je me suis dit qu’un petit se faisait juste gronder par ses parents, et puis une femme a hurlé et là j’ai regardé par la fenêtre, raconte-t-il au journal vietnamien Thanh Nien. En levant la tête, il aperçoit, accroché à la rambarde d’un balcon, un bébé tout habillé de blanc, dont les petites mains peinent à tenir les barreaux. Alors il sort en courant de son véhicule et escalade un auvent de deux mètres au pied de l’immeuble. Il a à peine le temps de s’équilibrer sur le toit en tôle que la fillette tombe, une chute de 48 mètres, Nguyen Ngoc Manh ne la quitte pas des yeux, lève les bras et la réceptionne miraculeusement. Un choc, brutal, qui les reverse mais la petite fille ouvre les yeux, saine et sauve.  "À ce moment-là, j’ai eu peur, dit-il, parce que j’ai vu du sang au coin de sa bouche, donc je l’ai amenée immédiatement aux urgences, et en fait, elle s’était mordu la langue."

Certaines personnes m’ont envoyé de l’argent via mon numéro de téléphone, mais j’ai refusé. Tout ça me gêne beaucoup, je ne suis pas un héros, j’ai fait ce que tout le monde aurait fait, j’ai fait ce qui m’a semblé bien.

Nguyen Ngoc Manh, livreur

au journal Thanh Nien

La scène, filmée par des habitants, a immédiatement fait le tour des réseaux sociaux, puis des chaînes de télé, son portrait apparaissant partout, y compris sous forme de dessin où on peut le voir avec une cape de super-héros. Le livreur-sauveteur s’est retrouvé submergé de remerciements, des dizaines de milliers de notifications sur son portable, de coup de fil, de propositions d’aide, d’emploi et même de virements bancaires. "Certaines personnes m’ont envoyé de l’argent via mon numéro de téléphone, mais j’ai refusé, dit-il. Tout ça me gêne beaucoup, je ne suis pas un héros, j’ai fait ce que tout le monde aurait fait, j’ai fait ce qui m’a semblé bien."

Il dit qu’il veut que ça s’arrête, qu’il aimerait retrouver une vie normale. De quoi contraster dans une époque où tout se mesure au nombre de likes, j’aime, petits cœurs et pouces bleus. À la fin, Nguyen Ngoc Manh n’a accepté qu’une seule chose : recevoir l’ordre du mérite. L’héroïsme, c’est grandiose, mais le mérite c’est estimable, respectable sans effusion, et ça lui correspond très bien, à lui, héros qui ne voulait pas l’être.

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