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La nageuse chilienne Barbara Hernandez bat le record de la plus longue nage dans l’Antarctique et alerte sur la fragilité du pôle Sud

Celle que l’on surnomme la "sirène des glaces" a nagé 45 minutes sur 2,5 kilomètres sans combinaison ni palmes dans les eaux glacées de l’Antarctique. Un record qu’elle entend utiliser pour sensibiliser à l’urgence de protéger cette région particulièrement touchée par le changement climatique.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
la Chilienne Barbara Hernandez sur son, compte Instagram. (CAPTURE D'ECRAN)

Elle est nageuse en eaux libres, spécialisée dans la nage en eaux glacées, discipline dans laquelle elle est même championne du monde. À 37 ans, la Chilienne Barbara Hernandez a déjà son nom dans le Guinness Book pour son passage à la nage du Cap Horn. Elle a aussi traversé entre autres la Manche, le détroit de Gibraltar. Et elle vient d’accrocher un nouveau record à son palmarès : celui de la plus longue nage dans les eaux glacées de l’Antarctique, sans combinaison ni palmes, juste avec un maillot de bain et un bonnet. Barbara Hernandez a parcouru 2,5 kilomètres en 45 minutes et 30 secondes dans une eau à deux degrés.

Sur les images, alors qu’elle crawle, on voit derrière elle les icebergs et les montagnes gelées de l’île Greenwich, à la pointe du Pôle Sud. Au sec, sur le bateau, tous les membres de son équipe sont emmitouflés sous plusieurs couches de vêtements, et l’on mesure la prouesse physique extrême, presque inhumaine, que Barbara Hernandez a accomplie.

À la sortie, la température de son corps a perdu 10°C, descendant à 27°C : elle est en état d’hypothermie, mais bien consciente lorsqu’elle apprend son temps. "Physiquement, ça a été extrêmement difficile, mais je sais que ça en vaut la peine si le message sur la nécessité de protéger urgemment ces eaux merveilleuses parvient aux dirigeants mondiaux."

Car si Barbara Hernandez a fait cette traversée, si elle s’est entraînée pendant trois ans, c’était surtout, au-delà du record, pour alerter sur la fragilité du pôle Sud, l'écosystème de l’Antarctique glacé est particulièrement fragile. Quand elle a commencé, en 2019, son pays, le Chili, venait de subir une vague de chaleur historique. Trois ans plus tard, en 2023, une multitude d’incendies meurtriers sont en train de ravager ses forêts, 312 foyers actifs et 440 000 hectares partis en fumée en dix jours, l’équivalent du département des Hautes-Pyrénées.

Au même moment, on apprend que l’étendue de la banquise de l’Antarctique n’a jamais été aussi petite, un tiers moins grande que d’habitude pour un mois de janvier. "Je veux qu’en me regardant nager, explique Barbara Hernandez au site Pew Trust. On voit les changements dangereux en cours ici, la fonte des glaciers, la banquise qui s’affine… Ce qui se passe en Antarctique affecte la planète entière et face à ça, nager, c’est ma manière à moi de montrer que rien n’est impossible", insiste-t-elle.

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