L'étoile du jour. Whitney Houston, diva bridée derrière des robes à paillettes
Coup de cœur ou coup de griffe : tous les matins, Marie Colmant distribue ses bons et mauvais points. Aujourd'hui, la chanteuse américaine Whitney Houston, décédée en 2012.
L'étoile du jour est une étoile disparue, et pourtant on n'a jamais autant parlé d'elle. Whitney Houston, diva absolue, est le sujet principal de deux documentaires, sans oublier un autre documentaire sorti l'année dernière sur une plateforme de streaming bien connue. Cela paraît fou et pourtant, six ans après sa disparition, Whitney Houston était une des vedettes du dernier festival de Cannes dans un documentaire remarqué du cinéaste Kevin MacDonald, sorti hier dans les salles françaises, et elle sera ce soir le sujet principal d'un autre documentaire diffusé sur la chaîne C8.
Pour les fans absolus de la vedette, ce n'est que du bonheur, comme on dit à la télévision, et c'est un petit goût de revanche sur les commentaires ricanants qui accueillirent la disparition de la "diva de Prisunic", comme l'a qualifié le quotidien Libération, qui visiblement parlait de ce qu'il connaissait. Whitney Houston, c'est 200 millions d'albums vendus, et une des plus grandes voix du monde. Point barre. Elle est quasiment à égalité avec Aretha Franklin.
La descente aux enfers
Mais qu'est-ce qui suscite à ce point la curiosité des cinéastes, chez Whitney Houston ? C'est sans doute un sentiment d'inachevé, d'inexpliqué, sur cette dégringolade effrayante qui amena cette diva absolue des années 1990 à ce plongeon "tout schuss" dans la poudreuse, et ultimement, à sa mort.
Aujourd'hui, on a des pistes. Whitney Houston ne faisait pas ce qu'elle voulait, elle ne chantait pas ce qu'elle voulait. Cette fille des quartiers, qui aimait faire la fête avec ses copines et qui aimait faire l'idiote en fumant des cigarettes qui font rire, se trouva déguisée en jeune fille présentable, bon chic bon genre, par la grâce de son agent et de sa mère, la très autoritaire Cissy Houston. Premier "miscasting". Deuxième malaise autour de la musique, des friandises plus ou moins disco, alors qu'elle rêve du hip-hop et de bad boys. Troisième malaise, jamais vérifié : le mariage de Whitney Houston avec le chanteur Bobby Brown, alors qu'un certain nombre d'indices pointaient les préférences de la star pour les femmes, un penchant inavouable pour une pareille star venue du gospel, c'est-à-dire de l'église.
Aujourd'hui, à travers ces images, ces enquêtes pour découvrir la femme derrière la star, on la regarde différemment. On aperçoit enfin, derrière les tailleurs à épaulettes et les robes à paillettes, la vraie Whitney, toujours sublime, mais un poil à côté de la plaque. Sans drame, comme elle le chante elle-même, cela ne va pas, mais ce n'est pas grave.
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