L'étoile du jour. Un jeune hockeyeur canadien fait son coming out
Yanic Duplessis, 17 ans, brise un tabou dans le hockey canadien et révèle son homosexualité au grand public.
Il s’appelle Yanic Duplessis, il a 17 ans, il est ailier pour l’équipe des Voltigeurs en Ligue majeure junior de hockey, au Québec. Et depuis lundi 7 septembre, il fait parler de lui… parce qu’il est homosexuel, et qu’il l’a dit.
Cela paraît banal, en 2020, on se dit que chacun vit sa vie comme elle est. Oui, mais pas partout, pas dans un vestiaire de hockey. C’est ce que dit Yanic Duplessis, qui raconte les jurons homophobes que les joueurs se lancent sur la glace, et puis, une fois dans le vestiaire, les conversations sexistes. "Les autres parlent des filles, surtout de ce qu’ils font avec elles, raconte le jeune homme. Au milieu je me sentais comme banni, exclu du monde."
La parole, après un long silence
Alors pour se protéger, il s’est tu. Il s’est renfermé sur lui-même, fuyant ses coéquipiers après les matchs, filant prendre sa douche chez lui et pas dans le vestiaire. Pour éviter les regards, la suspicion. Il s’était promis de garder son secret. Parce que, dans l’univers testostéroné du hockey, homosexualité est synonyme de faiblesse, de honte. "Pédé, tafiole", ces mots qu’on entend dans la bouche des jeunes joueurs sont plus que des jurons, ce sont des insultes lancées précisément pour rabaisser, humilier et dégrader. Donc, non, même en 2020, il n'est toujours pas évident de vivre sa vie comme elle est quand on est ado et gay. Ni dans un vestiaire de hockeyeurs, ni d’ailleurs dans ceux des footballeurs ou des rugbymen. Les coming out de joueurs sont rares.
L'homosexualité dans le sport reste un tabou
Cet été, pour dire son homosexualité, un footballeur anglais a publié une tribune dans le Sun et le Mirror, mais anonymement, sans la signer. Il dit que le foot n’est pas prêt. Qu’il a peur. Que ce soit au Canada, en France, aux États-Unis, les études disent toutes la même chose : la moitié des adolescents LGBT ont déjà eu des pensées suicidaires et environ un quart a fait une tentative. Ça ne se passe pas dans des pays lointains, mais chez nous et maintenant. C’est pour ça que l’histoire de Yanic Duplessis est belle : parce qu’il est le premier à en parler ouvertement en début de carrière et non à la fin. "Pour changer le monde du sport", dit-il. Yanic Duplessis qui a 17 ans, et qui veut juste vivre sa vie comme elle est.
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