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L'étoile du jour est une rescapée australienne de l'attaque d'un requin

Marion Lagardère nous fait vivre un événement survenu dans le monde qui mérite que l'on s'y attarde.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un requin blanc surgit à la surface. (JEREMY STAFFORD-DEITSCH / MAXPPP)

Elle s’appelle Chantelle Doyle, elle a 35 ans et il y a quelques jours, alors qu’elle surfait en Australie sur une plage au sud de Brisbane, elle a rencontré un grand requin blanc. Je dis "rencontré" parce que ce sont ses mots,  "une rencontre"… violente puisque, vous l’imaginez, ça s’est passé sans distanciation physique. Alors qu’elle abordait une vague, le requin a fondu sur elle, lui a saisi la jambe droite et l’a complètement lacérée avant de partir. À vrai dire, c’est surtout la réaction de son mari, Mark Rapley, qui a fait la une des journaux : c’est lui qui a fait fuir le squale en l’attaquant à mains nues, le martelant de coups de poing, boxant frénétiquement la tête et les yeux, jusqu’à ce que l’animal lâche sa prise. Ça n’a duré que 10 secondes mais 10 secondes qui l’ont transformé en héros. Ce qu’il ne veut pas, ni lui ni sa compagne. À part un entretien au Guardian, ils ne veulent plus donner d’interviews sur le thème de la prouesse, "man versus wild", la victoire de l’homme sur la vie sauvage. Non, ils s’interrogent : que s’est-il vraiment passé ?

Analyse de la scène

La surfeuse a-t-elle fait un mauvais geste ? Le requin a-t-il fait une erreur ? Peut-on parler "d’erreur" pour un requin ? Chantelle Doyle est une scientifique, botaniste incollable sur les plantes mais ignorante, de son propre aveu, du monde de la mer. Alors, depuis sa chambre d’hôpital, elle a contacté plusieurs spécialistes des requins, pour comprendre. Et elle a découvert un animal, son rôle capital dans la biodiversité marine : là où il y a des requins, il y a des bancs de poissons fournis : leur présence est donc un signe de bonne santé, pas une menace. C’est ce qu’elle explique à ceux qui veulent créer des cagnottes pour l’aider : "si vous voulez donner, dit-elle, faites des dons pour préserver les océans." Elle et son compagnon ont d’ailleurs lancé une levée de fonds avec la Société Marine Australienne de Conservation intitulée : "Boxer Pour Des Océans Sains", véridique. Pour le reste, sa jambe ne répond plus, elle portera sans doute une prothèse.  "Mais ce n’est pas grave" dit-elle, "ce n’est pas grave parce que je suis toujours là, toujours là pour notre fils, et puis parce qu’il faut essayer de tirer le meilleur de cette épreuve, de cette rencontre, et s’interroger sur ce qu’on fait de notre planète." Avec tout ça, c’est peut être au requin, finalement, que devrait revenir l’étoile…

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