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Etats-Unis : après 53 ans dans un parc aquatique de Floride, l’orque Lolita va retrouver son océan Pacifique natal

Elle a été capturée lorsqu’elle avait 4 ans, en 1970, dans l’océan Pacifique Nord avant d’être achetée par le Seaquarium de Miami en Floride. La direction du parc vient d’annoncer, après des années de bras de fer avec les associations, sa future libération.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'orque Lolita a vécu 53 ans en captivité, faisant le spectacle au visiteur du Seaquarium de Miami (Floride). Photo d'illustration. (BENEDEK / E+)

Cela fait 53 ans qu’elle fait le spectacle au Seaquarium de Miami en Floride. Elle est celle qui a attiré des millions de spectateurs sur plusieurs générations. Lolita, aussi appelée Tokitae, est une femelle orque qui vit là depuis que le parc l'a achetée à ses ravisseurs en septembre 1970 et elle vient d’obtenir le droit de retourner dans son océan natal. C’est ce que vient d’annoncer la direction du parc.

Après des années de conflit, une solution à l’amiable a été trouvée entre les propriétaires du parc, le comté de Miami et des associations comme l’ONG des Amis de Lolita pour "rendre possible", c’est l’expression utilisée, la libération de l’orque.

Pourquoi " possible" ? Parce que l’objectif, c’est de la relâcher là où elle a été capturée il y a 53 ans, c'est-à-dire pas dans l'Atlantique qui borde Miami, mais dans l’océan Pacifique, de l'autre côté des Etats-Unis, à 4 400 kilomètres de son bassin en Floride. Pour la transporter, il faudra affréter un avion-cargo, soit un Boeing 747 soit un avion militaire. Il faudra des camions de transport spéciaux au départ et à l’arrivée, et il faudra aussi construire au large une enceinte gigantesque dans laquelle elle va évoluer avant de pouvoir retourner définitivement à la vie sauvage.

Une libération à 20 millions de dollars

Après plus de 50 ans passés en captivité, Lolita doit réapprendre à chasser, trouver sa nourriture, et surtout communiquer avec les autres membres du groupe local d’orques, celui auquel elle a été arrachée en 1970 et qui, depuis, n’a pas bougé. La petite bande est toujours dans la mer des Salish, on les appelle les orques résidents, des orques parmi lesquels se trouve toujours la mère de Lolita, un animal de 90 ans. Voilà pourquoi, c’est ce lieu et pas un autre qui a été choisi pour la remettre à l’eau. L’opération va prendre un an et demi à deux ans et va coûter entre 15 et 20 millions de dollars, somme qu’un généreux donateur, le propriétaire de l’équipe de baseball des Colts, Jim Irsay, s’engage à régler intégralement.

Résumé ainsi, l'opération a l’air simple. Pourtant, il aura fallu que le parc se retrouve au pied du mur pour accepter.

Il aura fallu que Lolita tombe malade, la peau gangrénée par des champignons, il aura fallu qu’un vétérinaire la déclare inapte à réaliser ses saltos et que la direction se retrouve avec une orque de 3,5 tonnes invalide et donc bien trop coûteuse à garder pour qu’enfin ce plan soit mis en place. À 57 ans, Lolita va pouvoir retrouver le grand large. Et essayer de se réacclimater. Faut-il attendre que les animaux soient dans cet état pour les libérer ?

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