Un "Entretien avec un vampire" plus contemporain
Nous sommes à la Nouvelle Orléans, au début du XXe siècle. Le jazz. Le quartier français. La rue de la joie, ses bordels et un de ses promoteurs, le noir Louis de Pointe du Lac qui possède plusieurs tripots. Fils d’une famille nombreuses, il rencontre un immigré français blond qui rêve d’affranchir cet homme du racisme et de l’homophobie ambiantes. Ni une ni deux, le second croque le premier à belles dents et en fait un vampire. Pourtant, la vie ne sera pas si simple tant le disciple est mélancolique ; il préfère boire le sang d’animaux plutôt que d'assassiner des humains.
C’est la deuxième adaptation de la saga à succès de Ann Rice : Entretien avec un vampire. La première en 1994 se déroulait comme les romans au XVIIIe siècle. Le vampirisé, incarné alors par Brad Pitt, était un propriétaire blanc à la tête d’esclaves noirs. Le vampire qui l’initiait était joué par Tom Cruise. Le film avait mis sous le tapis les relations troubles voire érotiques entre les deux personnages principaux.
Une série enlevée et fidèle à la saga
Ce n’est franchement pas le cas de cette nouvelle adaptation qui bénéficie d’un casting glamour : Jacob Anderson, découvert en eunuque dans Game of thrones, incarne un Louis de Pointe du Lac romantique troublé. Sam Reid joue un vampire humain et généreux aux longs cheveux blonds. La série, dont la première saison vient de sortir sur Paramount+, plonge dans différents registres : social, lorsque le nouveau vampire découvre qu’il peut tuer un homme qui a proféré un propos raciste ; humoristique lorsqu’il s’agit de découvrir les pouvoirs magiques de vampires qui peuvent arrêter le temps ou lire dans les pensées ; gore lorsqu’une de leur disciple, Gloria, se met à jouer les psychopathes.
Quant à l’entretien au sens propre, il se déroule de nos jours derrière les vitres teintées d’un gratte-ciel de Dubaï dans lequel Louis de Pointe convoquer un journaliste âgé à qui il raconte ses souvenirs, parfois défaillants, comme on fait une séance de psy. Voilà une série enlevée, gothique à souhait, avec des vampires pas si bien dans leur assiette, et plus fidèle à la saga que ne l'était le film avec Brad Pitt.
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