"The New Look" : un regard neuf sur la Haute couture parisienne sous l'Occupation

1943 : troisième année d’occupation de Paris par l’armée nazie. Coco Chanel couche avec l’ennemi, avec un officier allemand, dans le but notamment de reprendre son entreprise à des actionnaires juifs.

Coco Chanel accepte aussi une mission d’émissaire pour les Allemands pour aller promouvoir la paix auprès d’une vieille connaissance, Winston Churchill. Ce sont autant d’histoires méconnues sur la reine de la haute couture, que nous découvrons dans cette nouvelle série américaine The New Look. Une série qui débute en fait, là où s’arrêtait le film Coco Avant Chanel avec Audrey Tautou, avant le passé trouble de haute couturière sous l’Occupation.

Mais The New Look, c’est aussi l’histoire de l’ascension d’un autre grand couturier français, à la même époque : Christian Dior. Durant ces années sombres, le jeune homme débute pour Lucien Lelong, le président de la Chambre syndicale de la Haute Couture jusqu’en 1946, qui lui aussi travaille pour l’armée allemande, afin, dit-il, de préserver l’emploi en France. Il refuse notamment de délocaliser tout à Berlin, comme le souhaitent les Allemands.

Après-guerre, on l’accusera aussi de collaboration. Auprès de Lucien Lelong, Christian Dior fait ses premières armes, et élabore des premiers modèles de robes.

Le parcours de Christian Dior est fait de tragédies, dont celle de sa sœur, résistante qui est emprisonnée au camp de Ravensbruck. Cette nouvelle série raconte une histoire peu glorieuse, qu’on ne connaît pas de la haute couture. Elle est servie par une brochette de stars : Juliette Binoche dans le rôle de Coco Chanel, John Malkovitch dans celui de Lucien Lelong, et même son ancienne partenaire des Liaisons dangereuses, Glenn Close, dans celui d’une influente directrice de magazine de mode.

Les reconstitutions de Paris occupé sont impressionnantes, des QG de l’armée allemande dans un hôtel de luxe de l’avenue Kléber, aux lieux de torture et d’interrogatoire de la Gestapo rue de la Pompe, avec des hôtels comme le Ritz ou le Majestic, flanqués d’immenses drapeaux nazis.

Une série où finalement la mode passe au second plan, derrière une question bien prenante : à quoi doit ressembler l’antifascisme sous l’Occupation. La deuxième partie de la série raconte Dior, après la guerre. Une série en 10 épisodes à découvrir sur Apple TV+.