"The Actor", virtuose mise en abyme du métier de comédien

À travers l'histoire de ces deux comédiens au chômage embauchés par une agende de détective, le réalisateur iranien Nima Javidi signe une drolissime série à la fois exotique et tendre. C'est la première série iranienne sélectionnée et récompensée au Festival Séries Mania.
Article rédigé par Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Navid Mohammadzadeh et Ahmad Mehranfar, comédiens tout terrain. (ARTE)

The Actor est une radieuse série iranienne. Forte de trois saisons de 10 épisodes, elle a remporté l’an dernier le prix du jury au festival Séries Mania. C’était la première fois qu’une série iranienne y était présentée.

Ali et Morteza sont deux comédiens au chômage. Une sorte de duo à la Laurel et Hardy. L’un, malheureux en amour, enchaîne gaffe sur gaffe, tandis que l’autre est le cerveau de l’équipe. Ils rêvent de monter une pièce de théâtre, mais sont menacés d’expulsion de leur lieu de répétition car ils n’ont pas payé le loyer. Alors ils trouvent un autre travail, jouer la comédie sur commande dans la vraie vie : feindre de s’entretuer lors d’une célébration d’un diplôme de médecine, ou feindre une prise d’otage pour permettre au commanditaire de briller devant celle qu’il aime. Lorsqu’ils se déguisent en plombier, terroriste ou junkie, les comédiens font penser à la série américaine Mission Impossible. Ils sont très forts pour prendre n’importe quel accent, et on jubile de les voir répéter comme s’ils allaient monter sur scène.

Diffusion à l'international

The Actor est la première série iranienne à bénéficier d’une diffusion à l’international. Comme l’explique son réalisateur, Nima Javidi, les autres séries iraniennes sont romantiques, destinées aux femmes au foyer dans leur pays. À travers The Actor, il fait preuve, a contrario, d’une maîtrise des codes cinématographiques et raconte aussi son pays, où il faut certainement jouer un personnage pour pouvoir vivre au quotidien. Une série d’ailleurs difficile à tourner, dans les limites de la censure. Ce n’est pas pour rien que le réalisateur met en exergue de chaque épisode une citation de William Shakespeare  : "Le monde entier est un théâtre et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Chacun y joue successivement différents rôles."  

Ajoutez ce qu’il faut de romance compliquée, de coups tordus, une agence qui décide d'employer les héros comme des détectives à la Hercule Poirot, et vous obtenez une succulente série humoristique et exotique. À découvrir dès maintenant sur la plateforme d’Arte.

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