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L'empire des séries. "Mrs America", portrait d'une antiféministe

Dans cette série "Mrs America", Cate Blanchett incarne Phyllis Schafly une femme qui mit en échec dans les années 70 un amendement qui visait à garantir l’égalité des droits entre les sexes aux Etats-Unis. Une série diffusée chaque lundi sur Canal +

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Cate Blanchett incarne la néoconservatrice Phyllis Schlafly. (FOX / PHOTO NUMÉRIQUE)

Une femme anti féministe, à la base du renouveau du conservatisme américain dans les années 70, ça vaut bien une série. C’est le sujet de Mrs America , portrait saisissant en 9 épisodes d’une femme politique qui réussit à mettre en échec les mouvements féministes et à empêcher l’adoption d’un amendement de la constitution visant à garantir l’égalité des droits entre les sexes.  

A la base du renouveau du concervatisme américain

Elle s’appelle Phyllis Schafly. Elle est conservatrice, anti communiste, et  rêve de devenir députée, sous l’œil désapprobateur de son mari, avocat dans l’Indiana. Elle trouve sa vocation en découvrant cet amendement déjà voté par les deux chambres de représentants américains, en passe d’etre ratifié par les Etats américains. Elle se met vent debout. Elle rassemble ses congénères lors de thés où elle distribue des gâteaux faits maison tout en leur pointant deux menaces :  si cet amendement est voté, les femmes risquent de devoir partir faire l’armée, et les hommes divorcés n’auront plus à payer de prestation compensatoire. Perruque sur la tête, Cate Blanchett est impeccable dans le rôle de cette femme politique chic, femme au foyer qui sait manier les mots et faire passer les mouvements féministes pour des anti-famille. Elle changera le vocabulaire des antiavortement : elle invente le terme pro vie.  

D'anti-avortement à Pro-vie, le poids des mots

La série raconte en parallèle les femmes qui ont mené cette deuxième vague féministe aux Etats-Unis : la députée Shirley Chisholm qui se lance dans la bataille présidentielle en 1972 ou Gloria Steinem qui se demande si sa popularité vient de son joli visage. Elles croyaient avoir gagné la partie mais Phyllis Schlaffy empêchera l’adoption de l’amendement. Une série excellemment documentée et en costume. Cette femme sera au fondement d’une nouvelle forme de conservatisme aux Etats-Unis, en robes et talons. Depuis, cet amendement n’a toujours pas été voté aux Etats-Unis.

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