L'empire des séries. Les bad boys dans les séries : Dexter

Un tueur en série peut-il être gentil ? C’était la question que se posait le romancier Jeff Lindsay lorsqu’il écrit Ce Cher Dexter en 2004. L’histoire d’un homme à double facette, asocial, expert en hémoglobine à la police le jour et justicier meurtrier sanglant la nuit. Dexter Morgan a tout pour plaire. Il est joli garçon, avenant, mais un peu timoré. Son problème, c’est qu’il n’a pas d’émotion mais des pulsions sanguinaires effrayantes. Son père adoptif, officier de police, qui l’a découvert enfant près du sang de sa mère, canalise ces pulsions : il n’a qu’à s’en prendre aux criminels qui ont été relâchés. L’arme du crime est tranchante, un couteau, précis et brillant. Il découpe sagement les corps et sait comment ne pas se faire repérer par la police. 

La chaîne Showtime connaît son plus grand succès en adaptant le roman en série. La série rend le héros sanguinaire sympathique. Le suspense est haletant : Dexter sera-t-il découvert ?  Au fil des saisons disponibles en France sur la plateforme MyCanal, le personnage s’adoucit , jusqu’à découvrir l’amour, jusqu’à fonder un foyer et même singer ses voisins. Une vision ironique de l’american way of life standardisée.

Dexter fait penser au violent héros de American Psycho, Patrick Batesman. Michael C Hall, révélé dans la série Six Feet under, apporte son charme et son charisme au personnage trouble de Dexter, qui passe son temps à raconter ses états d’âme. Ça inspirera nombre d’autres séries. Surprise, le héros reviendra pour une ultime saison sous la plume du créateur de la série Clyde Philips, après une fin détestée des amateurs. De quoi mettre de nouveau le héros face à ses responsabilités et les multiples morts qu’il a semés en chemin, pour le plus grand plaisir des télespectateurs. Rendez-vous à la fin de l’année.