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L'empire des séries. "La Servante Écarlate" : récit glaçant d’une Amérique sous dictature religieuse

"La servante écarlate", la série américaine aux trois Emmy awards et aux deux Golden Globe arrive sur une chaîne en clair, TF1 séries films, chaque dimanche soir.
Une série qui a fait sensation en raison de sa résonnance avec l’actualité.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La tunique rouge de la "Servante écarlate" est devenue symbole de protestation aux Etats-Unis. (HULU)

 La Servante Écarlate, la série américaine aux trois Emmy Awards et aux deux Golden Globe arrive sur une chaîne en clair, TF1 Séries Films. Une série où les femmes sont réduites à leur rôle de faiseuse d’enfants. 

Une ville froide avec des miliciens en noir munis de talkies-walkies

Des maisons bourgeoises. Et des femmes en tunique rouge qui font penser à des religieuses. Coiffées d’une cornette blanche, elles marchent au pas, reléguées au rôle de soldats faiseuses d’enfants. C’est le point de départ désorientant de La Servante Écarlate, cette mini-série en 10 épisodes qui a connu un succès mondial actuellement sur TF1 Séries Films.

Une série inspirée d’un roman de la canadienne Margaret Atwood, The Handmaid's Tale

Margaret Atwood avait imaginé en 1985 une Amérique devenue dictature religieuse. Les femmes avaient perdu tous leurs droits : interdiction de lire, d’écrire, de travailler, de gagner de l’argent, et même perte de leur nom. Les voici reléguées à des numéros.

Pour écrire cette fiction, la romancière avait pris soin de ne rien inventer : les camps de redressement de femmes, les lapidations, les vols d’enfants, ou l’eugénisme, tout avait existé sous l’Allemagne nazie ou sous la dictature argentine. 40 ans plus tard, cette adaptation en série résonne avec acuité, à l’heure de la burqa et des applications barbares de la charia sur les femmes.

Si la série est réussie, c’est qu’elle montre comment lentement, insidieusement, une république se transforme en dictature. Le réalisateur Bruce Miller ne montre pas les violences : mais il nous fait ressentir l’oppression.

La série est épurée, dans des tons délavés qui rappellent des toiles de Rembrandt

Son héroine, au départ femme modèle, mariée, mère d’une enfant métisse, transformée en servante, est jouée avec subtilité par Elisabeth Moss. Sa tunique rouge est devenue l’étendard du mouvement de résistance à l’administration de Donald Trump, hostile à l’avortement, lors de manifestations de femmes aux États-Unis. La Servante Écarlate a reçu une pluie de Emmy Awards et de Golden Globe. Elle a depuis connu une seconde saison plus rude disponible sur OCS. Cette première saison est plus que glaçante. Elle est intelligente.

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