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L'empire des séries. L'histoire des comédies : "Fleabag", le talent de Phoebe Waller-Bridge

Chaque jour cet été, Laurent Valière nous plonge dans l'histoire des meilleures séries. Cette semaine, place aux comédies. Dans "Fleabag", Phoebe Waller Bridge incarne une trentenaire célibataire et paumée qui raconte sa vie face caméra avec détachement et ironie. Une série qu'elle écrit et réalise et qui a reçu deux Emmy Awards. Les deux saisons sont disponibles sur Prime Video.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Phoebe Waller-Bridge, auteur et actrice de "Fleabag" sur Amazon Prime Video. (Amazon Prime Video)

On connaissait Dexter qui racontait ses tourments avant d’assassiner sauvagement. Franck Underwood, dans House of Cards, qui s’adresse à la caméra pour critiquer la démocratie. Voici maintenant la jeune trentenaire célibataire qui parle avec détachement à la caméra, alors qu’un homme s’affaire dans son lit.

Fleabag est une série décapante à l’humour très british, et comme souvent elle est l’œuvre d’une seule et même personne qui cumule tout : actrice principale, écriture et réalisation. Cette fois c’est une femme, Phoebe Waller Bridge. Au commencement, elle est comédienne et artiste de stand up, belle et corrosive.

Dans un one woman show de 1h15 déjà intitulé Fleabag, elle s’inspire de sa vie et  tout est planté : la famille dysfonctionnelle, sa soeur envieuse, son beau frère qui lui fait du rentre dedans. Sa belle mère artiste hypocrite qui tente de l’éloigner de son père.

Et puis, il y a elle, Fleabag, Sac à mouche, son surnom dans son enfance. Londonienne trentenaire et célibataire, à l’humour acerbe, accro au sexe, mais aussi paumée et dépressive depuis la mort de sa meilleure amie, avec laquelle elle tenait un salon de thé autour du thème des cochons d’inde. Une jeune femme tout à fait consciente du fait qu’elle cache sa dépression en enchaînant les aventures et en faisant les 400 coups avec un regard malicieux.

Phoebe Waller Bridge adapte ensuite admirablement ce spectacle en série. Les personnages sont campés parfaitement. Les décors tout trouvés. Un regard ironique et honnête sur une jeune femme de 30 ans d’aujourd’hui. La série fait penser au film Festen, par sa famille qui se déchire. Elle est aussi sacrilège lorsqu’un curé ne tombe pas insensible aux charmes de l'héroïne. Une série osée et crue, alors même que la nudité en est absente.

La série dont les deux saisons disponibles sur Amazon Prime a reçu une pluie de récompenses dont deux Emmy Awards. Depuis, Phoebe Waller Bridge a apporté un souffle aux personnages féminins dans la série Killing Eve. Elle en apportera certainement au prochain James Bond, Mourir peut attendre, qu’elle a coécrit.

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