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L'empire des séries. "House of Cards": l'ultime saison sans Kevin Spacey joue la carte du féminisme

Pour son ultime saison, la sixième, sans son acteur principal Kevin Spacey, écarté pour des accusations de harcèlement sexuel, "House of Cards", disponible sur Netflix, s'affiche ouvertement féministe.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Robin Wright incarne Claire Underwood, première femme Présidente des Etats-Unis d'Amérique (DAVID GIESBRECHT/NETFLIX)

Robin Wright nous avait prévenus. À la fin de la cinquième saison de House of Cards, Frank Underwood, Président des États-Unis avait démissionné au profit de sa femme. Et elle s’était tournée à son tour vers la caméra, comme il l’avait fait si souvent, en disant : " cette fois c’est mon tour !"

"Cette fois, c'est mon tour"

Après la sortie forcée de Kevin Spacey suite à des accusations d’attouchements sexuels, Robin Wright prend donc les commandes de la sixième saison de House of Cards. Frank Underwood est mort : on ne verra de la saison que des mains dans un cercueil. Claire Underwood est aux commandes, première présidente des États-Unis, froide et calculatrice, dans une sixième et ultime saison qui joue à fond la carte du féminisme.

Le Deuxième Sexe

Le Deuxième Sexe, le roman de Simone de Beauvoir, est même invoqué dans le bureau ovale : c’était une révélation pour ces femmes politiques, dans leur adolescence au lycée, d’apprendre le féminisme en français avec un professeur homme. House of Cards, sans Kevin Spacey, c’est donc possible.

L’image est toujours léchée. Les plans sont géométriques. Les personnages, tous retors. On retrouve les rares survivants des précédentes saisons. Cette dernière saison est encore d’actualité. Comme pour Donald Trump, certains veulent invoquer le 25e amendement et l’incapacité de la présidente à gouverner, pour la destituer.

Dallas

Mais la série dévie malheureusement vers le soap opéra et le côté Dallas, avec l’arrivée d’une dynastie de magnats de la presse et de l’industrie, capables de défaire un président et de lui tordre la main pour promulguer une loi. La série devient plus prévisible avec retournements rocambolesques, familiaux et convenus, et une perte de vue de ce qui faisait le sel de ce récit : la présentation acerbe et brute de l’accession au pouvoir.

Reste qu’il faudra attendre la fin des épisodes pour savoir comment Franck Underwood est mort. L’homme rode sur toute la saison. Même cette énigme ne la fait pas décoller.

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