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L'empire des séries. "Babylon Berlin", fresque thriller au temps de la montée du nazisme

La troisième saison de la série policière allemande se déroule à quelques jours du krach boursier de 1929. Un meurtre se déroule sur le tournage d'un premier film parlant. La série retrace avec style et finesse la montée implacable du nazisme. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Hommage au cinéma expresionniste lorsque Liv Lisa Fries (Charlotte Ritter) est assassinée durant le tournage du premier film sonore allemand en 1929, à quelques jours du krach boursier. (AB DROITS AUDIOVISUELS / PHOTO NUMÉRIQUE)

Berlin, 1929. À 15 jours du krach boursier, des agents proposent aux petits épargnants d’investir en bourse. Une jeune femme est jugée pour avoir participé à l’assassinat d’un défenseur de la démocratie. Le ressentiment monte chez certains policiers. Le tournage du premier film parlant est le théâtre d’un meurtre. L’inspecteur Gereon Rath, vétéran de la Première Guerre mondiale, enquête avec la libertine Charlotte.  

Une saison diffusée chaque lundi sur Canal +. Les deux premières saisons sont disponibles sur Netflix.

Nous voulions montrer les éléments explosifs qui ont mené à l’élection de Hitler

Achim von Borries, réalisateur de "Babylon Berlin"

franceinfo

Le décor est posé pour la saison 3 de Babylon Berlin, production allemande magnifique et stylisée qui raconte l’Allemagne des Années folles, avant Hitler. Une série policière inspirée d’une saga, mais surtout une lettre d’amour à la capitale allemande. Avec trois réalisateurs allemands dont Achim von Borries, le scénariste de Good Bye, Lenin! : "On voulait faire le portrait de cette ville et montrer les éléments explosifs qui ont mené à l’élection de Hitler : on sait beaucoup de choses Hitler en 1933, mais pas avant. La priorité pour nous n’est pas l’intrigue policière mais la peinture de l’époque".

Meurtre durant le tournage d'une comédie musicale expressionniste noire

Cette troisième saison est fidèle aux précédentes avec son lot de plongées dans les cabarets interlopes, de séances de spiritisme, et de presse pourrie, plus intéressée par les faits divers que par les preuves béantes de la remilitarisation de l’Allemagne. Le réalisateur voulait témoigner de l’incroyable modernité de cette période : " Berlin était une ville très vivante où on pouvait expérimenter plein de choses. Très moderne, internationale. C’est difficile à croire, mais tout ce que vous pensez avoir été inventé aujourd’hui existait déjà à cette époque. Il y avait par exemple un guide touristique des lieux et pratiques sexuelles".

Une troisième saison qui parle aussi de cinéma et fait un clin d’œil aux cinéastes expressionnistes. Achim von Borries explique à franceinfo : "On est tous les trois des cinéastes. On a essayé avec cette série d’établir un pont avec les années 20, les films de Fritz Lang. Ils réalisaient des films de genre, purs mais très intelligents. C’est ce qu’on essaie de faire avec la série".

Une série policière complexe qui montre comment la démocratie peut vaciller, surtout à la merci d’une crise économique ravageuse. Une leçon d’histoire plus que jamais d’actualité.

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