Une Charte cache misère au PS
Dernière offensive en date, l’initiative de l’aile gauche du parti sous la houlette de la sénatrice Marie Noëlle Lienemann.
L’ancienne ministre de François Mitterrand entend mener campagne pour convaincre les députés de voter contre la loi Macron sur la croissance et l’activité. Ce texte sera présenté mercredi prochain en conseil des ministres. Dans le viseur de Marie Noëlle Lienemann ; la dérégulation, les privatisations et le travail le dimanche. Jusqu’à présent, les frondeurs ont surtout exprimé leurs réserves par l’abstention, et quelques votes contre. La sénatrice entend les pousser à franchir le pas en s’appuyant sur la crainte d’une déroute d’envergure aux élections départementales. Une trentaine de votes contre au PS, alliés aux verts et au front de gauche provoquerait le rejet du texte. La gauche au pouvoir reviendrait ainsi à ses fondamentaux face au patronat, rassurerait ses électeurs et limiterait la casse aux élections de mars prochain. Tel est l’argumentaire radical de la tendance Lienemann. Mais il n’est pas forcément représentatif de tous les frondeurs. Ce qui veut dire que derrière cette campagne de Marie Noelle Lienmann, se dessine une stratégie qui dépasse l’enjeu des élections départementales.
Les préparatifs du Congrès s’intensifient
La date du prochain Congrès du PS a été fixée au mois de juin 2015, plus tôt que beaucoup l’imaginaient. Les différentes sensibilités s’organisent en conséquence. L’aile gauche est assez disparate finalement. Entre les frondeurs, assez hétérogènes à l’Assemblée, et l’ancienne ministre Marie Noelle Lienemann la posture n’est pas la même.Les députes possèdent l’arme lourde. Ils peuvent rejeter un texte, mettre le gouvernement en minorité, et donc en danger. C’est sur eux que pèse la menace d’une dissolution. Leurs votes, abstention ou vote contre, sont donc pesés au trébuchet. Alors que les sénateurs peuvent se permettre de défaire ce que l’Assemblée refera ensuite. Marie-Noelle Lienemann entend mettre l’aile gauche au pied du mur sur ce texte.
Manuel Valls engoncé dans son costume de Premier ministre
Le chef du gouvernement se prépare pour le Congrès. Le Premier ministre sera l’invité du 20 heures de France 2 dimanche.
Manuel Valls revendique son social libéralisme. Il semble prêt à la porter lors d’un Congrès. La difficulté de Manuel Valls, c’est qu’il n’est pas que le chef de file d’une tendance jusque-là assez minoritaire au PS, il est aussi le second et l’obligé du président de la République. Or, en tant que chef de l'Etat, François Hollande est beaucoup moins contraint par l’organisation du Congrès. Il peut se retrancher derrière la loyauté nécessaire du premier secrétaire. Depuis son arrivée à la tête du parti, Jean Christophe Cambadélis remplit son rôle. Le premier secrétaire est parvenu à amener toutes les tendances du PS autour de la table pour rédiger et accepter cette Charte. Il veut valider et afficher ce résultat demain. Ce n’est donc pas un hasard si Marie Noelle Lienemann lance sa campagne anti-Macron la veille. Histoire de créer sa propre actualité lors de ce rassemblement, et de fédérer les frondeurs. Or, le gros défaut des frondeurs, c’est que s’ils sont d’accord pour dire du mal de Manuel Valls ou Emmanuel Macron, ils ont bien du mal à se ranger derrière un seul chef. Et cela n’a pas échappé à François Hollande.
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