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UMP: le contexte a changé, pas les argumentaires

L'info politique ce soir évidemment, c'est la fin du duel entre Jean-François Copé et François Fillon pour la présidence de l'UMP. C'est dimanche soir que nous connaîtrons le nom et le profil du nouvel homme fort de la droite.
Article rédigé par franceinfo
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Officiellement, cela fait 4 mois que cela dure. En réalité
6, depuis l'échec de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, en mai dernier.

Alors, des commentateurs aux candidats eux-mêmes, beaucoup glosent
sur les différences de fond, ou de style, qui existent, ou non, entre les deux
prétendants.

Mais la donnée déterminante de cette élection ne se situe
pas forcément sur ce terrain, (l'affrontement entre deux personnalités), mais
sur la longueur de cette campagne. Tellement longue que ce ne sont pas les argumentaires qui
ont (peut-être) modifié la donne, mais le contexte général.

Donc il y a 6 mois,
juste après l'échec de Nicolas Sarkozy, qu'y avait-il de si différent dans le
climat politique, par rapport à aujourd'hui ?

Il y a 6 mois, et pendant toute la période avant les
vacances, la droite subit une défaite, qu'elle n'intègre pas. Aujourd'hui, certains responsables UMP parlent même (en
confidence) de déni. La défaite s'est jouée à si peu, relèvent les sarkozystes,
que cela n'en n'est pas vraiment une. Ou plutôt, c'est la victoire de François
Hollande qui n'en n'est pas une.

Le premier réflexe de la droite est donc de penser à rejouer
le match, avec le même meneur : Nicolas Sarkozy, même s'il dit s'être
retiré de la vie politique, et les mêmes ingrédients, un discours très fort à
droite (le centrisme ayant disparu des discussions).

Conséquence sur le duel Copé – Fillon : aucun des deux
prétendants ne prend réellement ses distances avec l'ancien président, aucune
leçon n'est tirée de cette échec, ni droit d'inventaire, ni bilan et
perspectives.

S'ils doivent se différencier, c'est sur autre chose, et
faute de mieux, faute de pouvoir se situer dans le passé, ou de s'illustrer
dans le futur, ce sera sur leur carte de visite du moment.

Et l'un est
secrétaire général de l'UMP, l'autre ancien Premier ministre...

Et le premier, Jean-François Copé, puisqu'il est le premier
organisateur du parti, se fait donc le champion de militants avides de revanche
électorale aux municipales. Le rôle du prochain président de l'UMP, c'est de s'opposer à
tous les responsables de gauche, vante Jean-François Copé.

Quant au second, François Fillon, sur son CV, le titre le
plus récent, c'est chef du gouvernement, le candidat met donc cette
responsabilité en avant. Pour contrer le pouvoir socialiste, il faut une
carrure d'homme d'Etat.

Le rôle du prochain président de l'UMP, c'est d'affronter François
Hollande, vante François Fillon. Et pendant des mois, quelles que soient les petites, grandes,
ou courtes phrases, le duel campe sur ce positionnement.

Et à l'arrivée, aujourd'hui,
c'est toujours la même chose. Sauf que le climat a un peu changé.

Hé oui... l'opposition commence à intérioriser la défaite. Le hollandisme
s'installe à l'Élysée ; le gouvernement prend ses premières mesures. Et l'opinion de droite se dit qu'il va falloir lutter
contre.

D'où la remontée de Jean-François
Copé, qui prône la résistance, contre les socialistes, quitte à occuper la rue. Tandis que François Fillon s'en
tient à son approche pré-présidentielle, d'abord rassembler les siens, puis
affronter l'adversaire.

Ses soutiens se gargarisent des
enquêtes donnant François Fillon vainqueur de François Hollande.

L'inconnue ne réside toujours pas
dans les différences entre les deux candidats, mais dans l'aspiration actuelle
des votants. Veulent-ils organiser une opposition active et immédiate au pouvoir
de gauche, ou bien organiser et préparer leur revanche ?

Autrement dit, le militant UMP est-il impatient ou abattu, plutôt
impulsif ou attentif ? Réponse à la fin du week-end sur France Info.

 

 

 

 

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