UMP : la collégialité retrouvée, par la force des événements
La tendance est à l'apaisement
à l'UMP. Demain, le R-UMP aura vécu. Le groupe constitué par François
Fillon s'autodissout officiellement au bout de 7 semaines d'existence.
Après l'élection contestée
de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP, l'ancien Premier ministre avait
créé ce groupe parlementaire afin de faire pression en vue d'obtenir un nouveau
vote. Au bout de 7 semaines de guérilla
interne, la direction de l'UMP va donc devenir collégiale, accueillir des amis
de François Fillon, à coté de ceux de Jean-François Copé. Une nouvelle élection
sera organisée en automne. Pendant ce temps, Jean-François
Copé reste président de l'UMP. François Fillon redevient
simple Premier ministre.
Ce qui voudrait dire que rien n'a changé finalement. On revient
à la case départ ?
D'une certaine façon, oui. Mais ce ne sont pas
vraiment les principaux acteurs de ce long psychodrame qui ont écrit les
derniers chapitres de ce scénario.
L'apaisement auquel nous
assistons résulte plutôt de l'évolution de l'actualité. Le projet de loi sur le
mariage pour tous a uni les forces UMP.
Jean-François Copé aurait
pu prendre l'ascendant, en tant qu'initiateur des manifs comme nouvelle arme de
l'opposition.
Mais au fur et à mesure que
le succès de la manif de dimanche s'organisait,
ses éventuels rivaux pour le leadership de l'UMP, ont adopté une ligne médiane,
que la guerre au Mali a valorisée.
Sans guerre au Mali, Jean-François
Copé aurait pu tenter de prendre à son compte personnel le succès du défilé d'hier.
Il aurait pu moquer les ralliés de la dernière heure. François Fillon ou Alain
Juppé, notamment, qui ont refusé de défiler, tout en disant solennellement leur
opposition. Mais avec la guerre au
Mali, ceux qui ont adopté cette posture un peu au-dessus-de la mêlée ne prêtent
plus le flanc à ces critiques. Leur recul autorise un
discours d'opposant constructif. Résolument contre le mariage pour tous, mais
résolument uni derrière le président pour le bien de la Nation contre le
terrorisme. Ce qui veut dire que la collégialité qui est désormais la
norme à l'UMP, serait une collégialité de façade. Elle est assez fragile, en
tout cas. Les ambitions ne se sont
pas dissoutes dans la collégialité. Chacun cultive sa
différence, plus dans la posture que sur le fond. Jean-François Copé se veut
résolument offensif. François Fillon plus homme
d'Etat, tout comme Alain Juppé.
Quant aux jeunes qui n'avaient
pu briguer la présidence, faute de parrainages suffisants, ils cultivent
eux-aussi leur petite musique. En s'efforçant tout d'abord de travailler leur notoriété.
Nathalie Kosciusko-Morizet,
Rachida Dati, Valérie Pécresse, Luc Chatel, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez se
démultiplient dans les media, avec un point commun, la critique du hollandisme. Tout le monde cherche son
chef à l'UMP.
Moins violemment que lors de la campagne pour l'élection du
successeur de Nicolas Sarkozy. Plus sûrement aussi. Plus intelligemment, sans
aucun doute. Car sans cette sérénité
retrouvée, la manifestation de dimanche dernier n'aurait pas connu le même
échos.
Démonstration de la vieille
règle qui a toujours prévalu à droite, comme
à gauche, la division est une faiblesse .
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