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Rumeurs de remaniement

La rumeur va bon train, depuis les aveux de Jérôme Cahuzac. Et la mise en cause politique de l'ancien trésorier de François Hollande ne la freine pas, au contraire. Pourtant, cette hypothèse ne semble pas faire partie des projets immédiats du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Car à eux qui le rencontrent, Jean-Marc Ayrault affiche un visage et un
discours assez sereins. "Ma main ne tremble pas, je n'hésite pas " confiait récemment
le Premier ministre, en pleine affaire Cahuzac. A ses visiteurs, Jean-Marc Ayrault décline ses projets, sa ligne politique,
avant son déplacement en Allemagne demain.

Il entend valoriser le travail accompli par son équipe, durant les
derniers mois, pour convaincre ses partenaires européens que la France est sur
la bonne trajectoire.

A d'autres, il défend sa vision de la décentralisation, qui doit s'opérer
par étape, en tenant compte des spécificités de chaque échelon. Il vante ses priorités, dont le redressement de l'outil de production.

Mais l'actualité c'est quand même
l'affaire Cahuzac. Pas de quoi justifier la sérénité du chef du gouvernement.

Evidémment. A cette remarque, un conseiller de Jean-Marc Ayrault répond : c'est
le problème dont parle le plus la presse, mais pour le Premier ministre, il y a
un milliard de problèmes ". Ce qui ne veut pas dire que Jean-Marc Ayrault ne s'en soucie pas de cette
affaire. Les projets de loi évoqués par François Hollande, sur la liberté de la
presse, l'indépendance de la justice et la réglementation des conflits d'intérêts,
doivent répondre aux doutes des français, selon lui.

Mais de remaniement, dans les confidences de Jean-Marc Ayrault, il n'en n'est
pas vraiment question.

Le Premier ministre ne se sent pas
vraiment sur la sellette.

Il ne tient de propos qui
accréditent l'idée d'un chef du gouvernement dont le bail serait menacé. Au contraire. Auprès de  l'un, il se projette déjà
dans la bataille des municipales, dans laquelle il s'impliquera partout en France. Auprès d'autres, il aurait reconnu que 37 ministres c'est beaucoup, mais
à d'autres encore, il assure qu'il a besoin de tous ses ministres.

A des spécialistes de la vie parlementaire, il explique qu'il va passer
de plus en plus de temps au Parlement. Car au sein de l'éxécutif, il est le
seul à pouvoir s'exprimer, et rencontrer toutes les composantes de la majorité. Et si Cécile Duflot s'inquiète d'un nouveau 21 avril en conseil des ministres
hier,  pas de quoi affoler le Premier
ministre, la ministre est dans son rôle de partenaire des socialistes au sein
de la majorité.

Jean-Marc Ayrault serait donc
serein, et même plus autoritaire qu'on l'imagine....

C'est de cette façon qu'il faudrait comprendre sa confidence au JDD admettant
ses prises de becs avec Arnaud Montebourg, qui a été au bord de la démission. Le reconnaître, en soulignant que ce n'est pas le Premier ministre, mais
le président de la République qui accepte ou pas une démission, c'est faire
passer un message politique : c'est François Hollande qui a voulu garder
le ministre électron libre au gouvernement, pas Jean-Marc Ayrault. Ne croyez pas pour autant que Jean-Marc Ayrault veuille jouer à lui c'est
lui, moi c'est moi, vis-à-vis de François Hollande.

 " Mais avec le président de
la République, on se parle tout le temps, on travaille ensemble " précise Jean-Marc
Ayrault.  

Ce n'est pas vraiment la remarque d'un Premier ministre qui se sentirait sur
un siège éjectable.

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