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Qui sont ces manifestants qui font de la résistance en Bretagne ?

C'est un conglomérat plutôt surprenant qui poursuit le mouvement. La liste de ceux qui appellent à manifester place de la Résistance demain est un véritable inventaire à la Prévert.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

On y trouve des syndicats : Force ouvrière, la coordination rurale ou
encore la branche agriculteurs et marins de la FSU. Mais aussi des syndicats
patronaux : Medef, UPA, CGPME.

On recense aussi des organisations politiques. D'extrême gauche comme NPA,
Alternatifs, Attac. On y trouve aussi le maire divers gauche de Carhaix,
Christian Troadec. Mais aussi le député UMP des Côtes d'Armor Marc le Fur.
Le Front national de son côté n'appelle pas formellement à manifester, mais
Florian Philippot, le vice-président du parti soutient le mouvement.

A noter enfin la présence attendue de toute une série d'organisations
bretonnes, dont certains groupuscules indépendantistes. Et pour compléter le tableau, la ministre Marylise Lebranchu évoque la
participation de groupes anti-mariages pour tous. Bref, les bonnets rouges
cachent un large panel de couleurs politiques. Il faut préciser tout de même que certaines organisations se désolidarisent
de la manifestion.

En organisant leur propre défilé, à la même, 15 heures, mais à Carhaix, à 70
kilomètres de là. Une manif bis avec à nouveau des syndicats : la CGT et la
FSU. La Fédération Syndicale Unitaire qui ne l'est donc pas. Et des partis
politiques de gauche : Front de gauche et écologistes. Des organisations qui
ne veulent pas être associés au patronat responsable à leurs yeux du déclin de
la Bretagne et surtout des licenciements qui se multiplient. Les volaillers
Tilly Sabco, et Doux mais aussi l'abattoir Gad, et les groupes PSA et Alcatel.
Carhaix, c'est la manif des salariés assurent ses initiateurs.

Et c'est plus du côté de Quimper que le gouvernement redoute de nouveaux
débordements

Car des milliers de manifestants sont attendus. On parle de 10.000. Et
l'exécutif craint de nouvelles violences. D'autant que la mobilisation a
redoublé cette semaine sur les réseaux sociaux. Mobilisation citoyenne, mais
surtout très politique. Avec des comptes tenus par des militants UMP très
hostiles à la politique de François Hollande dans son ensemble, bien au-delà de
cette écotaxe suspendue donc. Une blogosphère de droite déjà très active
contre le mariage gay, la loi Taubira ou plus récemment l'affaire Leonarda. Et
puis il y a aussi des groupes plus extrêmistes, proches de l'extrême-droite et
de l'extrême-gauche. Des organisations surveillées par les services de
renseignements.

Le gouvernement multiplie donc les appels au calme.

Jean-Marc Ayrault met en garde contre toute "spirale de la violence ", " On
ne résoudra pas le problème breton autrement que par le dialogue a prévenu le
Premier ministre depuis Moscou où il se trouve en visite officielle... Mercredi,
juste après la suspension de l'écotaxe, plusieurs ministres appelaient déjà à
calmer le jeu.

Et pourquoi de telles craintes du gouvernement ?

Et bien parce que d'éventuelles violences auraient des conséquences
politiques désastreuses pour l'éxécutif qui bat déjà des records
d'impopularité. Des braises qui repartent alors que le gouvernement a déjà
joué les pompiers cette semaine en suspendant l'écotaxe. Ce serait le scénario
du pire. Un mauvais film que le gouvernement ne veut surtout pas voir sur les
écrans. Celui dont les spectateurs, autrement dit, les citoyens et les
électeurs retiendraient la double impuissance de François Hollande et Jean-Marc
Ayrault. Impuissance fiscale et sécuritaire. Un cauchemar à 5 mois des
municipales

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