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Question de confiance, du bruit et des rumeurs.

J-1 pour Manuel Valls. Le Premier ministre pose la question de confiance à sa majorité demain mardi à l’Assemblée. Un moment très attendu qui génère beaucoup de commentaires et de postures. Les frondeurs parlent toujours de s’abstenir, ce qui n’empêchera pas la confiance d’être votée. Beaucoup de bruit pour rien finalement.
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Sur le plan arithmétique au moins, Manuel Valls devrait obtenir la confiance de sa majorité.

Au plus fort de leur rébellion, lors du vote du pacte de stabilité budgétaire, les frondeurs avaient été 41 à s’abstenir. Ils avaient estimé que ce vote ne représentait pas un vote constitutif de majorité. On confond souvent avec l’appel des 100. Un appel qui avait été signé par près d’une centaine de députés, avant la déclaration de politique générale de Manuel Valls, pour lui demander de travailler avec sa majorité.

Onze frondeurs lors de la première déclaration de politique générale

Le véritable vote de contestation avait eu lieu lors de la première déclaration de politique générale de confiance de Manuel Valls en avril dernier. Onze frondeurs s’étaient abstenus. L’enjeu demain est de savoir s’ils seront onze ou plus. 

70 abstentions pour mettre Valls en difficulté

Pour que le gouvernement soit réellement menacé, il faudrait qu’ils soient plus de 70 à s’abtenir. Ce qui ne paraît pas vraiment envisageable. Ce qui signifie que Manuel Valls obtiendra la confiance, mais qu’il ne sera pas forcément conforté demain. C’est tout le problème.

Manuel Valls peut obtenir une victoire paradoxale, une confiance qui le fragilise. Si le nombre de frondeurs augmente, le socle majoritaire du chef du gouvernement sera réduit d’autant. Il sera un chef de la majorité sous surveillance. C’est ce que veulent signifier les frondeurs et ceux qui les soutiennent, comme Martine Aubry.

La maire de Lille, qui pourrait prétendre à Matignon, refuse de se poser en chef de file des frondeurs. Mais elle refuse également de les appeler à la raison. Manuel Valls apparaît seul au front.

Valls prépare-t-il sa sortie ?

D’après le Monde ce soir, il envisagerait déjà un échec : "si la situation ne s’est pas inversée d’ici 3 à 6 mois, ce sera foutu"  aurait-il confié en privé. Propos que lui prête le quotidien, et que Manuel Valls a démenti, il accomplira sa mission jusqu’au bout. Quel est l’intérêt de ces rumeurs, alors ?

Elles accréditent l’idée que Manuel Valls prépare sa sortie. L’idée qu’il pense que la présidentielle de 2017 est d’ores et déjà perdue. Cela pourrait être son calcul. Mais cela peut aussi être le calcul de ceux qui imaginent qu’il pourrait quitter Matignon au profit d’une ligne plus à gauche, chère aux frondeurs.

Prendre date pour 2017 ou 2022

Cela fait aussi bien sûr, le jeu de l’opposition de droite, qui se dit que si la gauche a d’ores et déjà perdu la présidentielle de 2017, elle a toutes les chances de la gagner. D’où la tribune de François Fillon, ce soir, également dans le Monde , pour exhorter François Hollande à mener une politique conforme au projet de la droite.

L’ancien Premier ministre UMP veut impliquer François Hollande dans la posture de Manuel Valls. Alors que Nicolas Sarkozy pointe le bout du nez. Dans une question de confiance, ce n’est pas l’arithmétique qui compte le plus. C’est surtout l’occasion de prendre date pour 2017, voire 2022... 

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