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Quand le gouvernement "ambiance" les esprits...

Avec un néologisme : le mot "ambiançage". Parce que le gouvernement excelle dans cet art. Il "ambiance" autrement dit il prépare les esprits, l'opinion, mais le pays à des lendemains plus difficiles que prévus.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Hollande, samedi au Salon de l'agriculture n'a pas fait que  de l'humour sur son prédécesseur.
Le chef de l'Etat a aussi préparé l'opinion à de mauvais chiffres pour le chômage, avec une courbe qui ne repartira pas à la baisse, d'ici la fin de l'année.
Sa promesse, étonnante et imprudente, à la rentrée de septembre n'est plus à l'ordre du jour.

Et même si son ministre du Travail, Michel Sapin, a dit ce matin que même avec une croissance quasi-nulle, la courbe du chômage serait inversée d'ici la fin de l'année. Le doute est là, il s'installe et à la fin on parlera d'un objectif enterré. Tout au plus d'une promesse non tenue, mais François Hollande avait prévenu. Ce n'est donc pas une surprise.

Quel est l'intérêt d'annoncer ces mauvaises nouvelles?

C'est qu'elles permettent d'en annoncer d'autres.
Autre lieu, autre ambiance, avec ce matin le ministre du Budget.
Jérôme Cahuzac a lancé le chiffre qui fait mal: 6 milliards.
6 milliards d'euros de recettes fiscales en moins. 6 milliards qu'il faut donc trouver par un moyen ou un autre.
Les recettes, ce ne sont pas des économies, ça sera donc de nouveaux impôts, ou la fin de la niche fiscale.

Pour vous "ambiancer" , c'est notre mot du jour, quelques idées ont été lancées: La fin de l'exception française sur le diesel avec un même niveau de taxation que pour l'essence.
La fin de la demi-part fiscale pour les parents d'étudiants.
La mise en place de la fiscalité écologique.
Vous ajoutez à cela des économies à venir, pour l'Etat,  pour les collectivités locales, pour la sécurité sociale, sans plus de précisions pour l'instant.
Vous avez donc autant de ballons d'essais qui installent une idée une seule.
La situation est grave. Tout le monde va payer plus. On vous avait prévenu.
Et quand ce n'est plus une surprise, c'est toujours un tout petit peu moins désagréable. On est tous fait pareil

Et l'opposition,est-elle sensible à cet ambiansage
?

Pas vraiment mais elle saute sur les ballons d'essai comme dans un vrai match.
Pour les cadors de l'UMP, la situation est simple, François Hollande a menti.
Il avait promis une baisse du chômage et un retour des déficits à 3%.
Ni l'un, ni l'autre, ne se produiront d'ici la fin de l'année.
En fait, François Hollande voulait faire patienter, en attendant des jours meilleurs.
Ces jours meilleurs, c'est la théorie des cycles dans l'économie.
Ca va mal et au bout d'un moment ça va un peu mieux, puis ça va franchement mieux, c'est le retour de la croissance!
C'est ce qu'avait vécu la gauche en 1997, le retour bienvenu de la croissance au bon moment.
Mais là en 2013, ça semble bien plus difficile.
Mais encore une fois, je vous préviens, c'est difficile et ça va être difficile.

Nous voilà "ambiancés"...

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