La polémique la plus médiatique de la semaine concernerasans doute le mariage gay. Avec la manif des antis, dimanche. Ils seront très nombreux à défiler. Sous différentesbannières, qu'elles soient associatives ou religieuses, mais la mobilisationrisque malgré tout de prendre un tour politique.Jean-François Copé, le président de l'UMP, a décidé departiciper au mouvement dans la rue. Ce que d'autres responsables du principalparti d'opposition se refusent à faire.Le Front National sera lui aussi présent, mais pas saprésidente. Marine Le Pen ne veut pas paraître mener un combat commun avec l'UMP. Les opposants se repassent avec envie le film de la guerrede l'école libre en 1984. Le pouvoir mitterrandiste avait du reculer.Mais les socialistes de 2013 sont beaucoup moins inquiets. Ils bénéficient de la majorité absolue à l'Assemblée, et lesujet ne divise plus sérieusement leurstroupes, maintenant que la PMA (la procréation assistée pour les femmeshomosexuelles) sera examinée dans un autre texte, plus tard.La majorité va bien se disputer un peu, les députés verts protesterde la frilosité des socialistes, mais rien qui pénalise l'avenir de la loi.Les disputes vontavoir lieu également sur la taxe à 75% des très hauts revenus, au-dessus de unmillion d'euros par an. La décision du conseil Constitutionnel a relancé le débatinterne à la majorité. Les sages ont retoqué la façon dont le gouvernement aorganisé l'application de cette promesse de François Hollande. Une promesse à portée symbolique forte, que le pouvoir socialistene peut renier, mais dont l'application demeure très compliquée.Comment compter ce million d'euros par an. Par ménage, parpersonne ? pendant combien de temps, 2 ans, 3 ? jusqu'à la fin du quinquennat ? Sachant que de toute façon, maintenant, le texte fera partie de la loi definances 2014.Les députés de la majorité disposent encore de plusieurssemaines pour comparer leurs comptes et décomptes politiques. Ils se livreront avec d'autant plus de délices à l'exercice,que cette taxe porte une forte valeur symbolique à gauche.En revanche, si elleaboutit, la négociation sur le marché du travail n'est pas du tout symbolique,aux yeux du gouvernement. François Hollande avait planifié son action. D'abord la réorientationde l'Europe, ensuite un budget qui maîtrise la dette, le pacte decompétitivité, puis maintenant la réforme du marché du travail.Le gouvernement s'intéresse au résultat de la négociationmenée par les partenaires sociaux, évidemment.Il souhaite un accord global sur tout le menu de discussionsqu'il a posé sur la table, mais c'est surtout la méthode qui sera marquante, àses yeux, en cas de succès.A entendre certains socialistes, cette évolution, acquisesur la base d'un dialogue social, encouragé par l'Etat, constituerait un vrai tournanthistorique.Le rôle des syndicats dans la société en serait bouleversé. Lessyndicats qui cherchent la négociation seraient valorisés par rapport à ceuxqui se cantonnent à la protestation de classe."Une autre manière de faire" déterminante pour la suite du quinquennat.Mais le gouvernement ne se fait pas trop d'illusion sur la perceptionde ce tournant historique, s'il se négocie bien. La polémique sur le mariagepour tous prendra le dessus, veut croire un ministre, pour lequel cependant, leregard des étrangers, (partenaires européens, mondiaux, marchés et agences de notation) fera alors partie d'unedonne porteuse.Cet espoir reste contenu pour l'instant. Tant que l'accord n'estpas signé, tout est possible, y compris l'échec, mais pour plusieurs ministres,Matignon et l'Elysée, le point crucial de ce début d'année politique, c'estbien là qu'il se joue.