Nicolas Sarkozy, la quadrature du premier meeting
Il y a plein de choses que Nicolas Sarkozy ne doit pas faire. Pour ce qu’il peut faire, l’ancien président de la République, candidat à la présidence de l’UMP, a moins de latitude. Que ne doit-il pas faire ? D’abord, dans le contexte actuel, il ne peut pas cliver, il ne peut pas s’affranchir de l’unité nationale imposée par l’assassinat d’Hervé Gourdel. Aucun responsable UMP ne s’est écarté de ce chemin. Ni François Fillon hier à l’Assemblée, ni Alain Juppé qui en appelle à un rassemblement de recueillement, en ce moment même à Bordeaux. Nicolas Sarkozy a prévu de commencer son intervention en évoquant l’assassinat d’Hervé Gourdel, mais il ne peut pas vraiment polémiquer sur ce sujet.
Bien sûr, l’ancien président de la République pourrait rappeler sa méthode, et sa réussite, en Georgie ou en Libye.
Mais ce rappel, aujourd'hui, serait-il vraiment bien perçu, au-delà des rangs de ses partisans ? Car, Nicolas Sarkozy ne doit pas seulement s’adresser à ses supporters, chargés de le porter à la présidence de l’UMP. Il est également observé par des Français meurtris, et inquiets de la montée du terrorisme. Nicolas Sarkozy peut tenir un discours personnalisé sur cet enjeu, mais unitaire, pas un discours par trop personnel. Nicolas Sarkozy prône le rassemblement au-dessus des clivages traditionnels, il serait incongru de les ranimer sur une question de sécurité nationale.
La tentation de la comparaison à François Hollande
Dans un autre contexte, Nicolas Sarkozy aurait pu tout à loisir poser une comparaison avantageuse face à François Hollande.
Il aurait mis en avant son énergie, son autorité, toute chose dont est supposé manquer le président de la République.
Il aurait pu également insister sur la difficulté des responsables UMP à occuper le vide qu’il a laissé en 2012.
Mais ce débat risque de paraître un peu étroit, cantonné à des querelles internes à l’UMP, quand Nicolas Sarkozy a besoin de raviver le souvenir de sa stature présidentielle, et que la menace terrorisme suppose une approche très régalienne du pouvoir.
Il va en parler, puisque c’est LA question importante à l’UMP. Si Nicolas Sarkozy donne le sentiment de vouloir reprendre l’UMP pour oublier cette procédure, au lieu de rassembler, il va diviser. Mais, si ce message politique, assez interne, est le seul à ressortir de ce meeting, Nicolas Sarkozy paraitra enfermé dans la gestion partisane d’un appareil. L’ancien président de la République va sans doute trouver les mots pour s’associer au recueillement national. Les militants seront au rendez-vous pour mettre en valeur son énergie et sa force. Tout l’enjeu pour Nicolas Sarkozy est de ne pas donner le sentiment d’utiliser cette force et cette énergie à des fins personnelles.
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