Marine Le Pen et le FN : objectif premier parti de France l'an prochain

Récession économique, négociations
européennes, violences urbaines, Marine Le Pen en est persuadée, tous les
sujets d'actualité nourrissent son argumentaire.  

Les débordements au
Trocadéro à Paris ? Il ne s'agit pas d'un problème technique, ou de supporters; pour la
présidente du Front National, le problème c'est l'immigration : "les casseurs étaient évidemment des délinquants
d'origine immigrée, descendus des banlieues, pour effectuer des razzias. Je
me base sur les images que j'ai vues. Il faut arrêter l'immigration. Il faut
arrêter le laxisme d'État, voilà, il faut s'attaquer aux bandes en banlieues,
il faut s'attaquer aux multi-récidivistes. Il faut enfin faire une politique de
sécurisation de notre pays. C'est clair. "

Et si le PSG apparaît en
cause, aux yeux de Marine Le Pen, c'est le Qatar, le financier du club, qui
devrait prendre en charge les dégâts.

" Qui doit payer les dégats ? Ce serait bien que
ce soit le Qatar, d'autant qu'ils ont les moyens, eux. Alors que les Français
n'ont plus les moyens de ce genre. Je suis une adversaire résolue du Qatar. Et
l'argent de ces pays, comme le Qatar, a corrompu la classe politique qui n'a
donc plus les moyens de mettre en œuvre la légitime protection du peuple
français face à l'avancée de ces pays.  "

De la corruption à l'immigration,
en passant par la violence urbaine, le tour d'horizon de Marine Le Pen est
fidèle aux orientations de toujours du parti fondé par son père.

Mais la plus grande préoccupation des Français, cela
reste la crise économique, et ses conséquences sur l'emploi...

La crise
n'en finit pas. La récession s'impose en France. Ce constat concerne le
passé, le plus dur est passé, " la récession est moins profonde qu'en
2008/2009  ", veut croire François Hollande. Appréciation moquée par Marine
Le Pen : " Je
trouve cette réflexion très infantile. J'ai 3 enfants, ils me disent toujours
ça, quand je dis à l'un : 'tu n'as fait pas ça', il me
dit : 'non, mais ma sœur, non plus elle ne l'a pas fait, et mon
frère non plus, il ne l'a pas fait. Et elle a fait pire que moi' . Je
trouve ça très infantile. Ça veut dire que le président de la République, là
non plus, n'est pas capable d'effectuer le véritable diagnostic économique de
notre pays."

Et si le diagnostic de François
Hollande conduit l'Union européenne à accorder un délai de deux ans à la France,
pour redresser ses comptes, Marine Le Pen lit cette décision comme une forme de
pression de l'UE. " Ces 2
ans, c'est un chantage. C'est comme dans les contrats
d'assurance, écrit en tout petit, la petite clause. Sauf que la petite clause,
c'est l'application d'exigence de la part de l'Union européenne qui sont des
exigences qui vont aggraver encore la situation économique.  Donc c'est de l'ultralibéralisme plein pot.
Sauf que l'ultralibéralisme plein pot, ça tue notre pays.  "

Les Français rejettent l'Europe.
Marine Le Pen aussi. Cette europhobie alimente tous les espoirs électoraux de
la présidente du Front National : "*concernant
les élections européennes, je pense que nous arriverons en tête. je pense que
l'ensemble de ces Français qui sont aujourd'hui eurocritiques, euroseptiques et
même après tout europhobes, ils ont le droit de l'être... 

*

Vous êtes europhobe ?

Je finis par le devenir. Moi je l'appelle l'Union soviétique
européenne. "

Marine Le Pen espère faire
venir à elle certains responsables UMP, tout en fustigeant l'UMPS.

Il n y a qu'une socialiste,
une femme, qui atténue sa virulence... Ségolène Royal, et la titre de son dernier
livre : Cette belle idée du courage . "c'est un très joli titre, c'est vrai. Je crois
qu'elle ne manque pas de courage. Elle ne manque pas non plus d'instinct
politique, elle a parfois un instinct que n'ont pas beaucoup des gens de son
camp politique. Ce qu'il faudrait choisir, c'est quelqu'un qui ait l'audace
d'un homme et le courage d'une femme. J'espère remplir ces deux qualités ."

Et là, Marine Le Pen pense à
elle, à l'Elysée.

Marine Le Pen invitée de "Questions d'info".
Un entretien à retrouver en intégralité sur La Chaîne Parlementaire à 19h30, et dès maintenant sur franceinfo.fr, avec le Monde et l'AFP.