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Livre sur les "off" de Sarkozy : Audiard reviens ! La politique fait du cinéma !

Le livre s’appelle "Ca reste entre nous, hein ?" mais ce n’est pas resté entre les journalistes et Nicolas Sarkozy. Deux journalistes du Parisien publient un livre en forme de recueil des petites phrases "off" de l'ex-président de la République et ces formules suscitent pas mal de réactions.
Article rédigé par franceinfo
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Il faut reconnaître ce talent à Nicolas Sarkozy, il a le sens de la formule assassine. Des réparties imagées façon Michel Audiard, qui dans les Tontons flingueurs faisait dire à Raoul : "Moi, quand on m’en fait trop, j’correctionne plus, j’dynamite, j’disperse, j’ventile ". Et d’après nos confrères, depuis qu’il est revenu en politique parce qu’on lui en faisait trop, Nicolas Sarkozy  dynamite, disperse et ventile avec un talent comparable au dialoguiste de Georges Lautner.

Sur François Hollande et Valérie Trierweiler à Brégançon : "c’est les Bidochons en vacances" . Sur François Hollande : "il est mal fagoté, il mange des frites. Le corps d’un président ça compte ! Faut être propre, faut être élégant, impeccable ". Sur Manuel Valls : "il devrait porter des lunettes, il a le regard fuyant. Il fait un peu illuminé ".

Nicolas Sarkozy dynamite à gauche et à droite

C’est simple : "A l’UMP, tous des cons ". 

François Fillon ? "Un loser. C’est moi qui l’ait sorti du caniveau "

Alain Juppé ? "Il a dix ans de plus que moi. Puis rêver d’un meilleur rival ? il me fait passer pour jeune".

Bruno Le Maire ? "Bac + 18. Quand les gens le voient, ils zappent ".

Xavier Bertrand ? "Lui ce sera pieds nus avec des plaies ouvertes dans les mines de sel".

A propos de Patrick Buisson, son ancien conseiller, venu de Minute , et qui enregistrait ses conversations à son insu, Nicolas Sarkozy conseille à ses proches "de ne pas entrer en guerre contre Patrick. Ce n’est pas le gourou qu’on prétend, mais ce type est fou, incontrôlable, il faut le ménager ". 

Quant à Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy n’aime pas sa "vulgarité ", ses airs de "déménageur ", "elle fait masse, hommasse, épaisse " Ce jugement a passablement irrité Louis Aliot, le vice-président du FN, qui en réaction affirme que Marine Le Pen "déménagera Nicolas Sarkozy " dont la "vulgarité traduit l’extrême petitesse du personnage" .

François Fillon ne veut pas y croire, car "ce ne sont pas les paroles d’un homme d’Etat" . Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll ironise en recommandant de manger des "entrecôtes frites ". L’UMP Bernard Debré s’amuse d’avoir été traité d’emmerdeur par Nicolas Sarkozy.

Le respect se perd, en politique

Dans les couloirs de l’Assemblée, personne n’est vraiment surpris par le sens de ces jugements. Le champion de 2007 a toujours été persuadé de la médiocrité de la gauche, et de la faiblesse de ses partenaires de droite. Cette vision sarkozyste ne constitue pas un mystère. Ce qui fait du bruit, c’est sa formulation très familière, dans le cadre de propos non officiels.

Quand la moindre formule maladroite d’un responsable politique alimente la polémique, la mise bout à bout de paroles  aussi peu solennelles crée un événement.

Nicolas Sarkozy s’est souvent exprimé de cette façon très colorée, en "off" quand il était président de la République ou avant. Ses confidences n’avaient jamais été mises en exergue. Aujourd'hui, elles sont publiées. Là est le fait politique nouveau. Car Nicolas Sarkozy n’est plus président de la République, mais simple candidat à la présidence… de l’UMP. Affaibli, il a perdu le respect de la presse. Il n’est pas le seul, toute la fonction politique dans son ensemble est dans ce cas. 

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