Les socialistes et le FN, comme le petit berger qui criait au loup
Il est vrai que les socialistes portent le fardeau des années Mitterrand. L’ancien président de la République socialiste avait fait pression sur les chaînes de télévision pour qu’elles donnent la parole à Jean-Marie Le Pen. Dans le même temps, le Front national a entamé sa progression électorale jusqu’en 1986, où, grâce à l’instauration de la proportionnelle 35 députés FN avaient fait leur entrée à l’Assemblée.
Depuis, la droite considère que la gauche s’est servie du Front national pour la diviser et l’affaiblir. Et cela, jusqu’en 2007, quand Nicolas Sarkozy a circonscrit l’incendie en devançant largement Jean-Marie Le Pen à cette élection. L’idée que Manuel Valls appliquerait la même méthode que Mitterrand peut sembler crédible, dans la mesure où lui aussi, a besoin de resserrer les rangs de sa majorité.
Une dissolution bienvenue pour une partie de la droite et el FN
Mais le contexte a changé. Le 21 avril 2002 a largement traumatisé la gauche, évincée du second tour de la présidentielle par Jean-Marie Le Pen. La droite croit peut-être un peu trop facilement qu’elle ne fera qu’une bouchée du Front national à la présidentielle. "N’importe quel veau pourra battre François Hollande", assure ainsi le député UMP parisien Bernard Debré.
Dans cette hypothèse, une dissolution serait bienvenue pour une partie de la droite, surtout ceux qui pensent qu’ils peuvent en assurer dès maintenant le leadership. Elle serait également bienvenue pour le FN, qui aspire au pouvoir et se sent prêt à l’exercer.
La braise rougeoie sous la cendre. Manuel Valls craint l’embrasement, et rejoint ce petit berger de la fable d’Esope. Il ne cessait de crier au loup. Les villageois se sont lassés de lui porter secours pour rien. Et quand le loup est vraiment venu, les villageois ont pensé que le petit berger mentait une nouvelle fois, et le loup l’a dévoré.
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