Ils le disent haut et fort, pour cetteconférence, ils ne se contenteront pas d'un discours de la méthode. Ilfaut un cap, un vrai. Un choix politique vers la transition écologique. SiFrançois Hollande se contente de rester dans le vieux schéma de la relance parla consommation pour une croissance à l'ancienne, cela ne conviendra pas. " Il faut changer le modèle ",prévient Pascal Durand, le nouveau numéro un d'Europe écologie les verts, sinonhé bien sinon, rien. Lesécologistes n'envisagent pas de quitter le gouvernement, ils le disent haut etfort. Ils ne sont pas assis " sur des strapontins, en permanence à lalimite de la rupture " explique toujours Pascal Durand.C'est une attitude un peu paradoxale, non ?**** Toutà fait. Généralement, pour qu'une menace soit efficace, il fautqu'elle engendre une sanction. Mais dans le cas présent, les écologistesmenacent, mais sans évoquer de sanction. Ils sont persuadés que leur départferait la joie de leurs véritables rivaux, au gouvernement, et notammentd'Arnaud Montebourg. Le ministre duredressement productif les inquiète. C'est lui qui avait évoqué le" nucléaire comme une filière d'avenir ". Nepas commettre le geste que vos ennemis attendent. La règle prime aux yeux desécologistes. Ils veulent rester au gouvernement. Ils assument leur choixinitial. En passant un accord électoral avec le PS, ils ont choisi laparticipation à la majorité, (dans un rôle un peu ingrat car il oblige à laretenue), plutôt qu'un score flatteur à la présidentielle. Ils misent aussi surune pratique du rapport de force très hollandaise. La temporisation, larecherche patiente d'un compromis, plutôt que la stratégie de la porte claquée,qui parfois met trop longtemps à se réouvrir.Ilest vrai que dans le cadre de cette stratégie, il n'y a pas que le dossierécologiste, il y a aussi le dossier européen. Et les écologistes, comme tousles partis de gauche, ont été ébranlés par le non au référendum européen de2005. Comme lesautres partis de gauche, y compris le PS, ils ont dit tout le mal qu'ilspensaient du pacte de stabilité signé par Nicolas Sarkozy. La qualité dela réorientation obtenue par FrançoisHollande (pour reprendre le vocable de ses défenseurs) ne saute pas aux yeux detoutes les composantes de la gauche aujourd'hui. Ce week-end, pour leurvéritable rentrée politique, à la Fête de l'Huma, les communistes, alliés auparti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, risquent de se pousser du coude pour incarnerles vrais défenseurs d'une Europe réorientée. L'approbation de ce texte par unemajorité unanime n'est pas acquise, y compris même du coté des socialistes. AuSénat, les écologistes se disent résolus à voter non. Dans ce contexte, il neserait pas forcément de bonne politique, pour François Hollande, d'ouvrir unnouveau front avec les écologistes sur le fond. François Hollande n'ignore pasnon plus ce second paradoxe de l'écologie. Alors que cette pensée recule sur leplan.