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Le jour où Manuel Valls fit l'unanimité à gauche

La crise grecque s’est invitée dans l’hémicycle ce mercredi. Le Premier ministre Manuel Valls a prononcé un discours suivi d’un débat qui aura duré près de deux heures.
Article rédigé par Julien Langlet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (Julien Langlet © Christophe Abramovitz -radio France)

C’est dans un hémicycle à moitié vide, surtout du côté droit, que ce débat, ou plutôt cette succession de monologues s’est déroulée mercredi après-midi et comme prévu c’est le Premier ministre qui a ouvert cette séance particulière avec un discours d’une vingtaine de minutes. Après une ode à la Grèce et à sa culture, ses liens avec la France, il a pris la défense du peuple grec qui a subi une austérité sans précédent, a dit Manuel Valls, avant de prévenir du danger que constituerait une sortie de la Grèce de la zone euro.

Non, par leur vote, les Grecs n’ont pas voulu couper les ponts avec l’Europe. Ils n’ont pas dit non à l’euro car au fond tous savent combien les conséquences de la sortie de la monnaie unique seraient terribles. Tous savent combien on ne peut pas en sortir calmement et sans drame

La droite, par la voix de Pierre Lequiller, député Les Républicains des Yvelines, mais aussi le centre, par l’intermédiaire de Philippe Vigier, ont ciblé le chef de l’Etat et sa gestion de la crise critiquant son effacement derrière l’Allemagne d’Angela Merkel :

La vérité, c’est que François Hollande n’a tenu aucune ligne claire et ferme sur cette question qui engage l’avenir de la zone euro. Les rares fois où la France s’est exprimée, ce fut pour se démarquer de madame Merkel au risque d’affaiblir au plus mauvais moment, juste avant le référendum, une entente franco-allemande déjà mal en point depuis trois ans.

Si un accord est trouvé, l’Assemblée sera consultée

François Hollande cible de l’opposition à la tribune a été défendu par le locataire de Matignon :

Nous ne pouvons nous dérober à nos responsabilités historiques. Le président de la République assume pleinement son rôle avec méthode, avec détermination et avec sens de l’Histoire. Si nous nous mobilisons autant, ce n’est pas parce que nous serions à la remorque de l’Allemagne ou parce que nous serions indulgents à l’égard du gouvernement d’Alexis Tsipras, mais c’est parce que c’est notre intérêt, c’est l’intérêt de l’Europe, et c’est l’intérêt de la France

Le Premier ministre a aussi coupé l’herbe sous le pied d’une polémique qui commençait à naître sur le manque de considération du Parlement et ce débat sans vote : vote il y aura, a promis Manuel Valls. Si un accord est trouvé, l’Assemblée sera consultée.

Quelle que soit l’issue des discussions entre Européens, l’Assemblée nationale aura à se prononcer. Et s’il y a accord, elle devra se prononcer par un vote.

Un choix salué sur tous les bancs, y compris à la gauche de la gauche : les frondeurs, les écologistes ont semblé rassurés par cette annonce mais aussi par le discours du Premier ministre sur la Grèce, et satisfaits de savoir que les parlementaires seront consultés. Le temps d’un débat, Manuel Valls a fait l’objet, à gauche, d’une rare unanimité.

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