La sucession de Martine Aubry, un piège pour François Hollande
Sachant que ces qualificatifs sont employés par des socialistes. De bons
militants, parlementaires PS, qui volent ainsi au secours de Harlem Désir actuel
numéro 2 du PS, candidat au poste de numéro 1, et qui se plaint d'un mode de
désignation opaque, en prenant les militants à témoin de cette procédure, un
peu trop verrouillée à ses yeux, au profit de son rival, Jean-Christophe
Cambadélis. Le drame se noue entre ces 2 personnages et Martine Aubry la
première secrétaire. Aucun ne fait partie du premier cercle de François
Hollande. Martine Aubry fut sa rivale pour la présidentielle. Harlem Désir fut
l'un des proches de François Hollande, mais il y a longtemps. Il avait rejoint
Martine Aubry ces dernières années. Jean-Christophe Cambadélis n'a jamais été
copain non plus de François Hollande. Il l'a longtemps sous-estimé. Mais, en
fin politique, cet ami de Martine Aubry et de Dominique Strauss-Kahn, s'était
rapproché du candidat Hollande, sans prétendre devenir son ami, mais en mettant
ses talents à son service. Cet organisateur, formé à l'école trotskyste, mécano
de la majorité plurielle de Lionel Jospin, Jean-Christophe Cambadélis estime
pouvoir être efficace à la tête du PS. Il a obtenu la neutralité de François
Hollande. Et c'est Martine Aubry qui organise sa succession. Et c'est ce qui
parait bien peu démocratique aux amis de Harlem Désir. Oui car Martine Aubry a
décidé, avec l'accord de Jean-Marc Ayrault, qu'il n'y aurait qu'un texte de la
majorité hollandaise, avec un chef de file, candidat au poste de premier
secrétaire. Chacun a le droit de ne pas le signer, mais disons, que ce genre de
démarche n'est pas facile à assumer, sauf à avoir le goût de la solitude du
minoritaire. Donc, tout le monde signe ce texte, et Martine Aubry doit en
choisir le premier signataire. Bien évidemment, pour ce faire, elle consulte,
elle écoute, elle entend, elle cherche le consensus autour d'un nom. Et le nom
qui est en train de sortir du chapeau, et que les militants auront la
possibilité d'approuver, c'est celui de Jean-Christophe Cambadélis. Harlem
Désir se sent débordé. Il critique la procédure, mais cela risque d'être un peu
vain.
C'est un peu tard maintenant pour contester la procédure
Surtout qu'en dehors de son titre de numéro 2, et sa proximité avec les
sociaux démocrates allemands, Harlem Désir n'a pas vraiment enrichi son CV. C'est
vrai que sauf à vouloir contester la politique de François Hollande, un
militant socialiste ne pourra voter que pour le candidat choisi par Martine
Aubry. Mais ce genre de choix restreint n'est pas vraiment nouveau. Ça a été le
cas après chaque victoire du PS. En 1981, c'est François Mitterrand qui avait
choisi Lionel Jospin. En 1997, c'est Lionel Jospin, qui avait choisi François
Hollande. En 2012, ce n'est pas François Hollande qui choisit le nouveau
premier secrétaire, c'est Martine Aubry, avec l'aval de François Hollande.
C'est la seule nouveauté. Les mécontents peuvent critiquer Martine Aubry, mais
c'est François Hollande que leurs flèches risquent de blesser. Etre identifié
comme le héros des anti Hollande au PS, le rôle est sans doute un peu lourd, et
pas très porteur d'avenir, pour Harlem Désir.
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