Jean-Marc Ayrault aux avant-postes
Jean-Marc Ayrault est partout parce que François Hollande le pousse aux avant-postes.
En homme politique aguerri, 11 ans à la tête du Parti socialiste, le chef de l'Etat sait que la situation n'est pas tenable. Il ne peut pas avoir un Premier ministre faible trop longtemps car il y a une différence importante : Le chef de l'état ne se porte certes pas mieux dans les enquêtes d'opinion que son Premier Ministre mais lui est là pour le quinquennat.
Jean-Marc Ayrault, lui, est là pour ce que François Hollande a appelé la première étape , celle du redressement, et plus longtemps si affinités. Il doit donc faire le job et le faire savoir.
François Hollande a fixé un objectif redoutable pour son gouvernement, faire baisser le chômage d'ici la fin de l'année. A Jean-Marc Ayrault de démontrer, ensuite, qu'il fait tout pour ça.
Jean-Marc Ayrault doit faire Premier ministre
Jean-Marc Ayrault doit montrer et démontrer que c'est lui le chef.
C'est l'Elysée, le président, qui l'a rappelé aux ministres hier : "Le gouvernement c'est une équipe [...]C'est un chef ". Jean-Marc Ayrault essaye de l'affirmer à chacune de ses déclarations. Ce matin, dans la cour de l'Elysée, il a déclaré "Je n'ai pas besoin d'être conforté, je le suis ce chef d'équipe. Je vais passer maintenant à une autre étape encore plus forte, la mobilisation de chacun des membres du gouvernement pour remettre de l'énergie, faire reculer le chômage, et surtout mettre en œuvre toutes les mesures qui permettront à notre pays de préparer l'avenir ".
Bien sur, après le déjeuner à Matignon, le message était reçu 5 sur 5, notamment par la ministre déléguée Michelle Delaunay qui a estimé que "personne ne remettait en cause l'autorité de Jean-Marc-Ayrault. C'est lui qui est le maître des arbitrages ". Et comme il n'y avait pas franchement de nouveauté ou de grande décision aujourd'hui, on peut quand même se demander si tout cela n'est pas exclusivement qu'un grand exercice de communication. Une petite remise au pas des ministres pour démontrer, jusqu'à l'outrance, qui commande et que tout le monde travaille.
Mais il y a aussi, au-delà de cette question d'organisation et de communication, un Premier ministre qui impose une vision politique plus ouvertement social-démocrate. Un mélange de rigueur, de compétitivité et de solidarité. Une politique qui pourrait heurter, une nouvelle fois, les tenants de la gauche du PS comme le ministre délégué Benoît Hamon, même s'il s'en défend quand on lui pose la question : "Vous êtes sur l'écume de la vague, alors concentrez vous sur la vague. La vague, c'est la crise. Moi je préfère que l'on se parle entre nous plutôt que de parler à vous (NDLR : les médias) à tort et à travers ".
C'était donc vraiment la fin de la séquence "tout va bien, le gouvernement est mobilisé ". On se retrouve la semaine prochaine pour en reparler.
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