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Jean-Louis Borloo, une valse à deux temps

L'ancien ministre de l'Écologie, président de l'Union des Démocrates et Indépendants est l'invité de "Questions d'Info", une émission de France Info, avec la Chaîne Parlementaire, le Monde et l'AFP. Jean-Louis Borloo essaie de cultiver une différence, assez subtile.
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Radio France
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Jean-Louis Borloo veut résolument se situer dans l'opposition, mais sans s'opposer
systématiquement. Cela donne un pas de danse assez original, une sorte de
valse à deux temps. Un pas en avant, un pas en arrière, tout en tournant autour
de l'actualité.

Sur la guerre au Mali, Jean-Louis Borloo va de l'avant. Il
se moque de ceux qui parlent d'impréparation au sommet. "Elle est belle
cette histoire. Vous savez quand les autres attaquent ? C'est tellement... C'est extraordinaire. Les narcos-djihadistes ont attaqué, on peut toujours dire
après coup : "C'était prévisible !"

De là à se laisser emporter par un tourbillon trop favorable
à François Hollande, il n'y a qu'un pas que ne franchit pas Jean-Louis Borloo.

"Il a fait son
travail de président de la République comme, je crois, l'aurait fait tout
président de la République. Il a fait son travail. Et on a soutenu. Le premier
jour, je l'ai dit"
, affirme-t-il.

La danse de Jean-Louis
Borloo sur la circulaire Taubira

Un pas en avant pour le mariage pour tous, Jean-Louis
Borloo votera le texte du gouvernement, mais un pas en arrière contre cette
circulaire.

"Je comprends
bien qu'on regarde ces cas particuliers. Mais lancer cette circulaire comme ça,
en plein débat... Je n'ai pas lu la circulaire. Probablement qu'il faut la
retirer. Elle tombe particulièrement mal",
explique-t-il.

Le droit de vote aux étrangers

Autre exemple, le droit de vote aux étrangers aux élections locales. D'abord le pas en arrière : "Je l'ai dit au Premier ministre, je l'ai dit sur toutes les ondes : ce débat est
totalement inapproprié aujourd'hui, exactement comme l'était le débat sur
l'identité nationale. C'est très bien de lancer des choses comme ça, sauf
qu'après le débat vous échappe, la vérité, c'est qu'il vous échappe."

Le pas en avant c'est d'autoriser les chibanis, les immigrés
venus travailler en France, à toucher leur retraite au pays : "Si on veut vraiment adresser un message d'estime,
d'intégration républicaine, de respect à la fois des anciens, ça, on peut le
faire tout de suite. Alors, faisons-le tout de suite. Je demande que les
décrets d'application pour les Chibanis soient publiés le plus vite possible.
"

Jean-Louis Borloo qui propose de soutenir le bâtiment pour
relancer la croissance, mais dont le travail politique concerne d'abord les prochaines
élections, à commencer par les municipales de 2014.

Son mouvement, l'UDI prépare la reconquête

"Il y a des
territoires qui sont plus centristes : Rouen, Caen, Angoulême, Amiens,
Strasbourg, Toulouse, Lille communauté urbaine, de manière assez large. On
travaille là-dessus"
, glisse Jean-Louis Borloo.

Autres élections que vise Jean-Louis Borloo : les
européennes. Mais l'ancien ministre de la Ville, ancien maire de
Valenciennes est un homme d'action et pour son action personnelle, il voit assez
large.

"L'action de
maire d'une agglomération comme Valenciennes, c'est un truc extraordinaire. Le
plan de rénovation urbaine des banlieues,... C'est vrai que ça manque. Mais mon
objectif, c'est de proposer un projet global au pays. Pour le pays"
, explique-t-il, plein d'ambition.

Le prochain rendez vous électoral à l'échelle du pays, c'est
bien la présidentielle en 2017.

Jean-Louis Borloo invité
de "Questions d'Info". L'intégralité de cet entretien accordé à LCP, France
Info, Le Monde et l'AFP, est diffusé à
19h30 sur la chaîne cablée.

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