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Édito
Un an après sa réélection, Emmanuel Macron peut-il encore redresser la barre ?

C’est aujourd’hui un anniversaire à l’Elysée : il y a un an tout juste, Emmanuel Macron était réélu pour un second mandat avec 58, 5 % des voix face à Marine Le Pen… L'édito de Renaud Dély.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée, le 17 avril 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C'est un véritable exploit. Pour la première fois de toute l’histoire de la République, un Président était élu à deux reprises au suffrage universel et sans avoir subi de cohabitation au sommet de l’Etat. Mais un an plus tard, à l’Elysée, on a rangé les cotillons depuis longtemps. Pas de gâteau, pas même de bougie.

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La réforme des retraites a plongé le pays dans une profonde crise sociale, Emmanuel Macron bat des records d’impopularité et il ne peut plus se déplacer sans être accompagné par des concerts de casseroles. Sa performance inédite aurait dû lui donner des ailes, et c’est tout le contraire qui s’est produit. Sans doute parce que personne ne sait vraiment, et même pas lui, sur quel projet, il a été réélu.

La malédiction du second mandat ?

La campagne présidentielle a été escamotée par le déclenchement de la guerre en Ukraine. Emmanuel Macron a ensuite longuement hésité avant de nommer Élisabeth Borne à Matignon. Entretemps, il avait même promis le poste pendant quelques jours à une élue de droite, Catherine Vautrin. Il a ensuite snobé la campagne des législatives.

Résultat : il a dû se contenter d’une majorité relative qui a freiné le quinquennat d’emblée. Rien à voir avec le souffle qui avait accompagné son entrée à l’Élysée en 2017, quand il prônait l’avènement d’un "nouveau monde". Paradoxalement, Emmanuel Macron est apparu beaucoup moins prêt en 2022. Victime à son tour de la malédiction du second mandat, celle qui a frappé avant lui le général de Gaulle, François Mitterrand puis Jacques Chirac, tous les trois plombés par un second mandat raté.

Emmanuel Macron peut-il encore redresser la barre ?

C’est tout l’enjeu des semaines et des mois à venir. Et d’abord de ces fameux "cent jours" que le chef de l’Etat entend consacrer à l’"apaisement". Du côté de l’Élysée, on veut croire qu’une fois passée la réforme des retraites, qui était l’un des rares engagements du projet présidentiel, ce second quinquennat va enfin démarrer.

Reste quand même à remonter la pente de l’impopularité, retisser un lien avec les syndicats et élargir une majorité pour l’heure introuvable. Sacrés défis ! Ce qui fait craindre à certains que le Président étant désormais comme empêché d’agir, ce deuxième mandat soit terminé avant même d’avoir commencé.

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