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Édito
Sommet pour un nouveau pacte financier : y aurait-il deux Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron était l'invité exceptionnel de franceinfo vendredi 23 juin, en direct du palais Brongniart, dans le cadre du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris. Cette grand’ messe internationale regorge d’engagements généreux pour accélérer la lutte contre le changement climatique, avec à la manoeuvre un Emmanuel Macron qui se pose en garant, presque en parrain, d’un nouvel équilibre Nord-Sud.
Il s’est réjoui jeudi qu’un objectif symbolique soit atteint, le cap de 100 milliards de dollars consacrés par les pays développés au financement de la transition écologique dans les pays en voie de développement.
Vert foncé... et vert pâle
Et on vient à poser une question : y aurait-il deux Emmanuel Macron ? L'un est disruptif, audacieux, l’Emmanuel Macron vert, très vert, qui se déploie sur la scène internationale. L’hôte de ce sommet qui n’hésite pas bousculer ses homologues et à leur faire la leçon. Par exemple en les exhortant à "assumer" un véritable "choc de financement public" pour aider les pays pauvres. Le chef d’Etat qui se penche au chevet du Sud et qui recevra ce midi à déjeuner à l’Elysée une figure choyée par la gauche radicale, le président brésilien Lula.
Et puis l’autre, l’Emmanuel Macron vert pâle de la scène nationale. Celui qui est accusé d’immobilisme par ses opposants. Qui dissout le collectif Les Soulèvements de la Terre et suscite un tollé parmi les partisans de l’écologie politique. Ou encore celui qui réclamait début mai une « pause » dans les règlementations environnementales européennes pour ne pas pénaliser nos entreprises concurrencées par des pays moins-disant sur le plan écologique.
La fiscalité toujours et encore...
Il y a un domaine où ce côté Janus d’un Président à double face, apparaît de façon spectaculaire : la fiscalité ! Pour financer la transition écologique, Emmanuel Macron a souhaité jeudi l’extension au niveau international des taxes qui pèsent d’une part sur les transactions financières, d’autre part sur les compagnies aériennes.
Le Président est fier que la France soit pionnière en la matière. Et pourtant, le même s’est dépêché d’enterrer la suggestion d’un ISF climatique avancée le mois dernier dans le rapport commandé par Elisabeth Borne à l’économiste Jean Pisani-Ferry. Reste une question Lorrain : ces deux Emmanuel Macron peuvent-ils être sincères "en même temps" ?
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