Édito
Paris 2024 : avec les JO Emmanuel Macron entend rallumer la flamme de l’enthousiasme et se refaire une santé politique

Dans un contexte international extrêmement tendu, le chef de l'État entend profiter de l'impact des Jeux olympiques et paralympiques.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président français Emmanuel Macron participe à une vidéoconférence avec le chancelier allemand Olaf Scholz à l'Elysée à Paris, le 12 avril 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL VIA AFP)

Les Jeux olympiques débutent dans un peu plus de trois mois. Emmanuel Macron mise sur cet événement pour se refaire une santé politique. La flamme olympique sera allumée mardi 16 avril en Grèce, avant de débarquer en France, à Marseille, le 8 mai, et à 100 jours du début des JO, le chef de l’État entend rallumer la flamme de l’enthousiasme populaire pour cet événement planétaire. Le défi est de taille. Les enquêtes d’opinion montrent que, pour l’heure, le scepticisme domine. Les Français redoutent cette échéance plus qu’ils ne s’en réjouissent : la menace terroriste, les difficultés de circulation dans la capitale, le coût de l’organisation, leurs motifs d’inquiétude sont multiples. Les polémiques se succèdent et, dans la fonction publique ou à la RATP, certains syndicats ont déposé des préavis de grève qui couvrent la durée des Jeux. Le chef de l’État veut donc dissiper cette sinistrose ambiante et s’appuyer sur les Jeux pour "redonner de la fierté aux Français" et faire briller "notre nation de bâtisseurs", dit-on à l’Élysée. 

Le voilà rattrapé par de graves crises internationales. L’attaque de l’Iran contre Israël, ce week-end, aggrave le risque d’escalade et d’extension du conflit au Proche-Orient. L’offensive des troupes russes sur le front ukrainien représente une menace dramatisée par Emmanuel Macron lui-même lorsqu’il refuse d’exclure a priori l’envoi éventuel un jour de troupes occidentales pour bloquer l’avancée des armées de Vladimir Poutine. Dans un contexte international aussi lourd, difficile pour l’heure de vanter "l’année de fiertés françaises" dont le chef de l’État s’était fait le chantre lors de ses vœux télévisés du 31 décembre.

L'influence de la France 

Avec la poursuite de ces conflits, les Jeux olympiques risquent d’apparaître peut-être un peu décalés. Mais à l’Élysée, on pense au contraire que le fait d’organiser un événement d’une telle dimension, ce qui n’arrive en France qu’une fois par siècle, confère à notre pays, et donc au chef de l’État, un rôle bien particulier dans la résolution de ces crises. Ce qui conduit Emmanuel Macron à réaffirmer d’un côté son soutien sans faille à l’Ukraine, et de l’autre sa solidarité avec Israël et en même temps son appel au cessez-le-feu à Gaza. Parce qu’elle accueillera le monde dans trois mois, la voix de la France pourrait être un peu plus audible et un peu plus influente. Une voix que le chef de l’État essaiera de faire entendre également lors du 80e anniversaire du débarquement, le 6 juin, à trois jours d’élections européennes, qui s’annoncent difficiles pour la majorité.

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