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Édito
Etre ou ne pas être dans le "JDD" version Geoffroy Lejeune ? Le parti Renaissance cherche toujours une cohérence
Décidément la ligne de la majorité face au Journal du dimanche est difficile à comprendre. Dernier exemple en date : une tribune signée par le député Karl Olive dans l’édition du 20 août, et ce malgré les consignes données aux élus de la majorité : ne pas parler au JDD jusqu’à nouvel ordre.
Cette règle avait été fixée par le nouveau président du groupe, Sylvain Maillard, après un premier épisode. Le 6 août, la nouvelle secrétaire d’Etat à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, avait donné la première interview politique dans la première édition du journal version Geoffroy Lejeune, journaliste qui s’assume proche de l’extrême droite. Après 40 jours de grève de la rédaction, le signal envoyé n’avait pas plu dans la majorité. Aujourd’hui, la consigne de boycott temporaire a été enfreinte et le député Karl Olive est menacé d’une sanction par le chef des députés macronistes.
Des sanctions justifiées ?
Mais tout cela est-il justifié ? S’agissant du boycott, si l’idée est de condamner la mainmise d’un groupe sur un journal historique pour le dénaturer et en faire un projet politique nouveau, cela peut s’entendre. S’il s’agit de soutenir des journalistes qui se sont battus pour préserver une identité éditoriale, c’est compréhensible.
Mais quand le patron des députés Renaissance explique que "le JDD n’apporte toujours pas la garantie nécessaire de pluralité", on peut s’interroger sur l’opportunité de l’argument. D’abord, la presse d’opinion est une vieille tradition en France. Et puis pourquoi ne pas mettre sur la liste CNews ou Europe 1 ? D’ailleurs le président, qui s’était exprimé lui-même dans Valeurs Actuelles, avait selon l’un de ses proches, validé l’interview de Sabrina Agresti-Roubache au JDD. Le problème, c’est qu’il y a plusieurs lignes au sein de la majorité, et que la menace de sanction apparaît en décalage avec les préoccupations des Français.
Un manque de cohérence
Il faudrait que la majorité soit cohérente : si l’on suit la ligne de Sylvain Maillard, il faudrait faire voter une loi pour créer un droit de veto de la rédaction en cas de nomination d’un nouveau directeur, et faire en sorte que les états généraux de l’information en septembre tiennent leur promesse.
Et puis, il y a aussi la responsabilité individuelle des macronistes : on peut s’interroger sur la nécessité pour Karl Olive d’aller raconter qu’il faut "sentir le cul des vaches" dans le JDD. En face, la majorité doit choisir les bons arguments et se comporter en adéquation : tenir dans la durée une consigne qui risque un procès en sectarisme semble difficile.
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