Édito
Élections européennes : à un mois du scrutin, les candidats cherchent la recette miracle pour faire parler d'eux

Les candidats aux élections européennes de juin prochain sont en quête de la martingale pour se retrouver dans la lumière, surtout quand ils sont à la traîne dans les sondages.
Article rédigé par Benjamin Sportouch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains aux élections européennes, dialogue avec Louis Boyard député  LFI, devant les locaux de Sciences Po Paris, le 7 mai 2024. (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS)

Le temps commence à s'accélérer dans ces élections européennes, qui auront lieu le 9 juin, dans un mois jour pour jour. Même s’il faut bien être honnête, tout pourrait se jouer dans les deux dernières semaines, tant les Français ont pour l’instant la tête ailleurs, les candidats tentent déjà le tout pour le tout, à coups de com. 

Cette semaine du 8 mai, François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains est venu devant Sciences Po Paris pour en dénoncer l’occupation par des étudiants pro-palestiniens. Une visite surprise, un happening comme on dit en bon français, qui a fait le tour des réseaux sociaux. Un coup politique bien joué,  mais qui n’a rien à voir avec le scrutin européen. Il n’est pas le seul à vouloir faire parler de lui. 

Manon Aubry, de la France Insoumise, a dégainé il y a quelques jours ce qu’elle espérait être une arme fatale contre Raphaël Glucksmann, son principal rival à gauche, qui la devance largement dans les sondages. Elle l’a accusé d’être payé par des lobbys comme d’autres députés européens le seraient. Grave mise en cause, d’autant qu’elle mélange les choux et les carottes. Le candidat socialiste a répliqué qu’il s’agissait de droits d’auteur tirés de ses livres. Si les buzz peuvent faire pschitt ils nourrissent aussi complotisme et populisme. Et puis il y a ceux qui vont chercher des doublures.

Valérie Hayer, la candidate de la majorité présidentielle qui a du mal à imprimer, cherche aussi son petit effet pour rattraper son important retard sur Jordan Bardella. Un coup de com par procuration en quelque sorte puisque c’est Gabriel Attal qui est appelé à la rescousse. Le Premier ministre, plutôt discret jusque-là dans cette campagne, a mouillé la chemise mardi au meeting parisien de la Mutualité pour tenter de donner un nouveau souffle à la liste macroniste. Le point d’orgue de son implication dans cette campagne, ce sera incontestablement le débat face à Jordan Bardella le 23 mai sur France 2. Quitte à mélanger politique nationale et européenne, ambitions personnelles et présidentielles de 2027.

Quid des sujets européens ? 

Jusque-là tout est un peu confus avec des enjeux nationaux, des polémiques qui n’ont rien à voir avec ce qui est du ressort de l’Europe. On l’a vu, par exemple, quand Marion Maréchal, la candidate zemmouriste, s’est lancée dans une croisade contre la GPA, les mères porteuses. Ou quand Léon Déffontaine, le candidat communiste s’est adressé publiquement à Colombe, cette sexagénaire au RSA électrice du RN et popularisée grâce aux réseaux sociaux. Non pas que ces sujets n’aient pas leur importance mais ils ne sont pas en lien direct avec l’élection du 9 juin.

Bref le risque c’est que ce scrutin, le premier depuis la présidentielle, devienne un fourre-tout, une compétition de mots et d’effets de manche, et que l’Europe passe au final, une fois de plus, au second plan.

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