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Alain Vidalies : donner l'image d'un gouvernement résolu mais pas obtus

Pour le Parlement, la rentrée c'est la semaine prochaine. Mais le gouvernement plante le décor. Alain Vidalies est votre invité ce soir, Marie-Eve Malouines, sur LCP, avec France Info, l'AFP et Le Monde. Le ministre des relations avec le Parlement veut afficher l'image d'un gouvernement qui ne faiblira pas, mais ouvert au dialogue.
Article rédigé par franceinfo
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Dialogue, mais détermination. C'est ce qui ressort du discours d'Alain Vidalies. Cet ancien
avocat spécialiste des questions sociales affiche la rondeur du négociateur. L'homme
est affable, mais ne perd jamais son objectif de vue. Il observe avec intérêt les négociations entre partenaires
sociaux sur le marché du travail, et en pose les balises. D'abord l'avertissement : faute d'accord, le gouvernement
imposera sa loi.  "S'il n'y a pas d'accord, je peux vous annoncer qu'il
y aura une loi. dont le président de la République a dit ce matin qu'elle
devra, s'il n'y a pas d'accord, intervenir dans un délai rapproché,
c'est-à-dire présentée en Conseil des ministres avant la fin du mois du
février
."    Mais s'il y a accord, la loi du gouvernement respectera ce
compromis. "S'il y a un accord, on respectera l'accord. Un accord, c'est un compromis. Il y aura des choses dedans qui résulteront de ce
qui paraissait important pour les syndicats de salariés, d'autres pour les représentants
des entreprises. Donc il faut respecter l'équilibre du compromis dans ce
cas-là. Et notre engagement, je le dis, c'est de respecter l'équilibre du
compromis s'il y a un accord. 
"

Entre la carotte et le bâton, les partenaires sociaux
choisiront, mais le ministre des relations avec le Parlement se défend d'exercer
une quelconque pression sur cette discussion.

"Imaginez qu'on dise l'inverse, reprenons votre
raisonnement en sens inverse : " s'ils n'arrivent pas à un accord, on
ne fait rien ": ce n'est plus la République. Ça veut dire que vous êtes
dans une sorte d'abandon de l'élaboration de la norme aux seuls partenaires
sociaux. Ce n'est pas comme ça. La démocratie sociale, c'est : " vous
avez la priorité ", ce qui n'est pas la même chose
. " Un gouvernement donc qui vante le dialogue.

Reste un sujet où le
dialogue pêche un peu, selon l'opposition de droite, c'est le mariage pour
tous,..

  Là, il s'agit plutôt de débattre, sans rien lâcher sur un
engagement du candidat Hollande.

Pour Alain Vidalies, le débat parlementaire prendra du
temps, mais le gouvernement ne cèdera pas aux manifs. " Quelle que soit l'ampleur de la mobilisation, oui, ce
texte ira jusqu'au bout de la procédure parlementaire, sans procédure
d'urgence, avec le temps du débat. Je vous précise qu'en tant que ministre des
Relations avec le Parlement, aujourd'hui compte tenu des contraintes du
calendrier et des exigences de la constitution, ce débat va commencer le 29
janvier à l'Assemblée nationale, et se terminera normalement aux environs du 15
mai. Donc il va y avoir une longue période de débat, mais nous irons jusqu'au
bout, naturellement
."

D'ailleurs pour Alain Vidalies, la droite fait de le politique
politicienne, y compris sur le dos des cathos, selon le ministre des relations
avec le Parlement: "Dans ce débat aujourd'hui qui a été très politisé par
l'UMP et qui d'une certaine façon a un peu délégué à l'Église catholique le
soin de mener la bataille contre le gouvernement, je pense que pour l'Église
catholique d'ailleurs, il y a un piège qui a été tendu là, et dans lequel ils
sont tombés un peu allégrement. Quand on regarde en dehors de la période
politicienne d'aujourd'hui ce qu'il s'est passé, y compris à droite, c'était un
débat qui était accepté. J'ai sous les yeux un communiqué de 7 secrétaires nationaux
de l'UMP, du 22 novembre
2011, qui demandent à Nicolas Sarkozy de mettre dans son programme
présidentiel le mariage pour tous, le mariage homosexuel
. "

Comme si le retrait de l'amendement sur la PMA pouvait
contribuer à apaiser l'opposition, mais pas forcément la majorité. Les communistes veulent reprendre cet amendement à leur
compte. Après avoir voté contre des textes du gouvernement avec la
droite au Sénat, ne sont-ils pas en train de franchir la ligne ?

Alain Vidalies se montre magnanime: "Les communistes ont choisi de ne pas faire partie
de cette majorité. Ne leur demandons pas des comptes sur des engagements qu'ils
n'ont pas pris. Et l'une des façons de maintenir ce dialogue et d'affirmer
notre détermination c'est en l'état de la situation de rester sur la
perspective du rassemblement de la gauche dans les élections locales. La ligne
jaune, ce serait de faire le pari de l'échec
."

L'intégralité de l'entretien
accordé par Alain Vidalies à LCP, avec France Info, le Monde et l'AFP est à
retrouver à
19h30 sur la chaîne
parlementaire. .

 

 

 

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