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Toyota : fin de la chute en Europe

Le point sur Toyota et tout particulièrement de Toyota en Europe ; car tout ne va pas très bien pour le géant japonais. Mais les premiers signes d'une reprise pointent à l'horizon.
Article rédigé par Jean-Rémy Macchia
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Toyota  © Maxppp)

Toyota, en Europe, va terminer l'année en ayant vendu à peu près 4% de voitures en plus  par rapport à l'an dernier.

Pour la première fois depuis six ans, retour à la croissance – timide ; mais retour à une certaine croissance même si c'est moins que le marché européen global et que Toyota continue à perdre des parts de marché.

Et c'est surprenant ; parce que Toyota – qui est LE n°1 mondial – a essuyé un ENORME échec, en Europe ; et cela s'est assez peu su, finalement.

Un échec colossal, pendant six ans, pour le n°1 mondial !

Depuis 2008 – depuis le début de la crise – les ventes de Toyota ont baissé de quasiment 50% !

Baisse quasiment de moitié. Aucun autre constructeur n'a encaissé un tel recul, en Europe.

Et, le plus inquiétant, c'est que Toyota a débuté sa chute avant que la crise ait des effets sur les ventes de voitures et que cette chute s'est prolongée plus longtemps que chez d'autres constructeurs. Cela suppose qu'il y a un "problème" Toyota.

Des voitures pas vraiment attrayantes

Le problème semble être que les modèles Toyota se sont mis à moins bien répondre à l'attente des automobilistes européens. Si vous voulez acheter une voiture, qu'est-ce qu'une Toyota vous apporte de mieux ou de plus ? Pas grand-chose !

Dans l'ensemble, ce sont des voitures pas vraiment passionnantes à conduire ; "valables", pour certaines sans plus.

Voire carrément ratées, comme l'a été le petit "Urban Cruiser".

En gros, des modèles qui n'ont aucun avantage, sur la concurrence.

Des exemples : un monospace Verso ; une berline Avensis ; le nouveau Rav 4 ; ce sont des voitures pas spécialement confortables ; moins bien finies que leurs concurrentes ; pas les plus sobres de leurs catégorie ; franchement pas enthousiasmantes à conduire.

Et la fiabilité de Toyota – dont on parle beaucoup – a été "ébréchée", par pas mal de problèmes techniques, ces dernières années – notamment en diesel.

Les hybrides de Toyota, elles, réussissent mieux ; mais...

Les hybrides, c'est une question "à part".

En termes de ventes, c'est un GROS succès ; Y compris en Europe : les ventes de Toyota hybrides ont été multipliées par QUATRE ( ! ), pendant la période ou – au contraire – les ventes globales de Toyota s'écroulaient.

Mais – bizarrement – ça peut expliquer, aussi, cette baisse des ventes, de Toyota, en Europe.

Pourquoi ?  Parce que, au début, lorsque vous pensiez "hybride", vous pensiez "Toyota".

Et cette image "d'hybride" est devenue tellement majeure, que les choses se sont "inversées" ; quand on pensait "Toyota", on ne pensait plus QUE "hybride" ; et ça a sans doute beaucoup nui à la vente des Toyota non hybrides.

Mais ce n'est pas un hasard : les Toyota non hybrides sont  – vraiment – devenues des voitures banales, sans attrait particulier.

 

Chiffres et données statistiques : Toyota, ainsi que Jean-Michel Prillieux, d’Inovev, cabinet d’études et de prévision dans le secteur automobile.

 

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