Il y a 50 ans, Facel Vega coulait... Que reste-t-il du luxe automobile français ?
31 octobre 1964 : fin d’une belle aventure.
Celle de Facel Vega ; marque automobile de luxe ; et marque bien française ; qui avait été créée par Jean Daninos – le frère de l’écrivain Jean Daninos.
Belle et courte histoire que celle de Facel Vega ; dont "l’aventure" n’aura duré que 10 ans.
10 ans – de 1954 à 1964 – pendant lesquels la France aura eu "SA" marque automobile de prestige, bien à elle.
La première Facel Vega était un coupé 4 places ; avec un intérieur somptueux ; un équipement plus riche que celui d’une Cadillac ; et une finition splendide.
L'intérieur splendide. Et un équipement très riche.
Et le moteur – qu’une petite marque ne peut pas se permettre de concevoir seule – était acheté à Chrysler : c’était un gros moteur américain ; très puissant ; 300 ch – c'était énorme, pour l'époque.
Et puis, il y a eu toute une gamme Facel Vega : d’autres coupés, une berline de prestige – imposante, magnifique.
Toutes les Facel Vega avaient un style très personnel ; une face avant sculpturale ; et des lignes vraiment différentes de ce qui se faisait en Angleterre, en Italie, en Allemagne, et aux Etats-Unis : un "vrai" luxe à la française.
Puis Facel Vega fait faillite...
Les voitures étaient chères : plus de trois fois le prix de la plus chère des voitures françaises à l’époque : la Citroën DS.
Et elles ne se vendaient pas assez.
Coupé HK 500, le modéle le plus emblématique de la marque.
Mais le plus ingrat, dans l’histoire, c’est que Facel Vega s’est ruiné, pas à cause de ses modèles très haut de gamme ; mais quand elle a voulu faire un modèle moins cher – la Facellia; et qu’elle a eu d’énormes problèmes de fiabilité.
C’est ce qui l’a fait sombrer. La Monica : une très belle berline française, née en 1973 mais dont la carrière s'achevera très vite...
Que reste-t-il du haut de gamme français, aujourd’hui ?
Pas grand-chose.
Les grandes marques "historiques" françaises ont toutes fait faillite juste après-guerre – faute de s’être modernisées : Talbot, Delahaye, Delage, Bugatti.
Il y a bien eu une tentative – avec une très belle voiture – en 1973 : la Monica ; mais il s’en est fabriqué une trentaine, avant la faillite de la marque.
Citroën, en 1970, a sorti un fabuleux coupé : la SM ; dont la carrière a été minée par des problèmes de fiabilité ; et par le premier choc pétrolier.
Et, depuis, les français peinent, dans le haut de gamme.
Ils ont tenté de rester "à flots" avec des voitures comme les Peugeot 604, 605 et 607 ; les Renault Safrane ; tout récemment la Citroën C6 – dont les ventes ont été un énorme échec.
Renault avait la Vel Satis – dont on pouvait dire que c’était une voiture étrange, de ligne ; mais c’était une bonne voiture ; assez haut de gamme ; ventes pas très élevées ; elle a été remplacée par la Latitude, qui est un concentré de banalité ; et qui se vend encore moins.
Une difficulté bien française : percer dans le haut de gamme automobile
Les constructeurs français ne percent pas dans le haut de gamme ; et c’est dommage : car le savoir-faire est là !
Mais ils restent prisonniers d’une sorte de complexe ; ils "vont" vers le haut de gamme ; mais sans y aller vraiment.
Et – au final – leurs voitures se vendent de moins en moins.
Si : la tentative de DS, aujourd’hui, semble plus pertinente ; plus construite.
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